A ceux que voilà, l’homme qui a perdu son éclat. Autrefois bon enfant, riant, charmant. Sköll était la joie et la liberté. L’enfance lors du plus bel été.
Mais l’été est terminé. Et l’hiver ne fait que continuer.
Sköll est un homme à l’apparence taciturne, froide et sévère. Tel un cerbère, il garde les lieux dangereux dans l’espoir de maintenir ces étudiants, ces chers enfants, dans un semblant de sécurité. Car jamais il ne pourra oublier son dos déformé, abimé, laciné. Une inspiration lente. Un simple soupire. Quelques élèves qui font demi-tour, ce sentant concerné par l’expression dure du borgne, qui pourtant n’avait jamais été plus vilain qu’une cigogne. Le cri d’un oiseau qui fend l’air. Et soudainement, une levée de l’atmosphère. Disparu est son air renfrogné, ses sourcils froncés et ses rêves brisés.
Sköll sourit. C’est doux et léger, un peu comme un parfum printanier. Son amour pour les volatiles, personnification de la liberté à ses yeux, fait vaciller les cils. Du concièrge haustère, le voilà homme passionné, ayant retrouvé le cœur d’avancer.
Un homme tout aussi solide qu’il est fragile. Tout aussi tendre qu’il sait sévire. Altruiste mais pas trop. Juste assez pour s’inquiéter de votre santé. Vouloir vous voir vous épanouir et vous envoler.

Et malgré tout, dans un sommeil absent de toute merveille, Sköll continue de chasser après son soleil.

Sköll est un enfant du solstice, né du fruit d'un vice, de l'erreur d'Alice.