Billy, c’est ce gars qui se retrouve toujours dans des situations pas possibles et on se demande systématiquement comment il a pu rester en vie aussi longtemps avec un comportement pareil !

Bon, il est vrai qu’il s’est affiné avec l’âge et que maintenant il évite d’aller titiller l’égo trop prononcé d’un indigent avec juste ses deux petits poings de noisettes pour se défendre. Il préfère l’humour et la provoc’, maintenant. Ça déstabilise toujours un peu mieux. Même si ça continue de le foutre dans l’embarras de temps en temps.

Billy c’est le prof cool, l’ami présent, l’amant tendre et prévenant. C’est un type bien, Billy. Il ne se prend que rarement la tête – sauf sur quelques sujets bien précis. Il répond présent quand il le faut et s’ingénie à faire le bien autour de lui.
Il part du principe que l’exemple et l’expérience sont bien meilleurs professeurs que la simple théorie. Alors il n’hésite pas à rendre son cours ludique et faire participer les élèves ou même à les emmener en expédition foireuse dans la forêt pour leur montrer l’étendue de la chose.

Paradoxalement – et vous m’excuserez pour le jeu de mot -, Bill y arrive à avoir un œil partout, tout le temps. Certes, il est affublé d’un cache-œil mais ce n’est pas pour autant qu’il ne voit rien. Son ascendance l’a doté d’un œil translucide et fantomatique mais ça a aussi l’avantage qu’il peut percevoir des auras un peu mieux que le commun des autres sorciers. Et il kiffe un peu, on va pas se mentir.
Il n’enverra jamais les autres au danger sans passer en première ligne, aussi. Parce qu’il est comme ça Billy.

En revanche, ne le trahissez jamais car Billy à la colère facile et la rancune tenace. Il peut parfois vous en vouloir des SEMAINES pour une broutille et bonne chance pour trouver quoi si jamais vous n’en avez aucune idée. Billy est un acharné et s’il estime que vous avez foiré quelque part, il ne se prendra pas d’envie de vous informer d’où, quand, comment et caetera.

En adoration pour les animaux, Billy a pour lui cette empathie pour eux qu’il ne canalise plus du tout en leur présence. Il vivrait toute sa vie entouré de lapins qu’il ne trouverait rien à y redire.

Parce qu’il est comme ça, Billy.

« Arrière mécréants, poussez-vous donc pour admirer ma prestance ! »

Et ça fait bim, bam, boum. Oh, une dent sur le parquet du premier coup, joli jeu d’enchainement pour Mister Gros Lourd N°1 qui vient littéralement d’éclater la tête de Billy, laissant le pauvre jeunot complétement déstabilisé et surtout, au sol.

L’agressif le regarde de travers, le mépris sur son visage est pourtant total.

« Pff, aller les gars v’nez on s’arrache d’ici. »
« C’eSt Ça ET REVEnez PAS ici où j’VOUS ATTendrAI ! Argh… »

Ta gueule Billy, putain. Tu le sais que t’es pas fais pour te battre au corps à corps, alors qu’est-ce que tu branles encore dès les premières heures de cours ?
Ça, c’est ce que vous auriez probablement envie de lui demander. Maiiiiiis. De toute manière, Billy n’écouterait pas le dixième de ce que vous voudriez lui signifier. Libre à vous de perdre votre salive, je ne suis pas responsable, moi je ne suis que la voix-off de ce guignol.

Mais résumons un peu la situation. Si Billy s’est fait aplatir, ce n’est pas pour rien. D’ailleurs, il se relève un peu chancelant en voyant la silhouette rougit du gars en face de lui. Ah, bon, il n’a plus d’arcade sourcilière gauche en bon état, aussi.
« Ça va ? Ils t’ont pas fait trop de mal quand même ? »

C’est comme ça qu’il a rencontré Gareth. LE Gareth. SON Gareth. Son BFF, son brolove, celui en qui il pensait pouvoir avoir une foi aveugle. Parce qu’une victime de service a toujours besoin de son débile attitré, Billy s’est fait une joie de remplir ce rôle.

Ensemble ils feront les quatre cent coups (rectification, Billy trainera Gareth dans à peu près tout sauf quelque chose de cohérent et sécurisant). Billy avait même hâte de retourner à l’école rien que pour passer du temps avec Gareth et en prime, il invitait parfois ce dernier à venir passer des vacances chez lui, sur son caillou tout moisi – mais qu’il aime tendrement quand même.
C’était le bon temps.

Ah, mais il faut bien une trahison, quand même.
Sinon c’est pas drôle.


Billy en a très longtemps voulu à Gareth d’être parti comme ça, sans un mot, sans une explication. Et Billy étant quand même une peau de vache, il n’a même pas cherché à prendre des nouvelles.

A la place, il faisait le curieux, allait se promener dans des bars et des soirées humaines, histoire de voir ce que ça donnait. Et il y a découvert son attrait pour le whisky ! Bonne ou mauvaise chose, la question reste en suspens depuis tout ce temps.

Le fait qu’il a fait une rencontre magnifique, un soir de beuverie de trop.

Elle s’appelait Macha, une immigrée russe qui s’était établie en ville depuis peu avec sa famille. Billy en est tombé amoureux le temps d’une soirée et elle lui a fait passer une nuit splendide dont il se souvient encore aujourd’hui sans difficulté.

Ils ne se sont plus revu pendant des années, après ça. Billy a un peu bourlingué avant de revenir vers cette partie-là du globe et vers Hellébore. Mais quelle surprise de recroiser Macha avec un moutard de trois ans dans les bras.

« Oh bah alors ! C’est mignon comme tout cette petite brioche ! »
« Oui. Surtout que c’est la tienne, de brioche. »

Blanc. Noir. Black-out dans les règles. Billy ne s’attendait pas à ça. Pas du tout, même. Il avait donc engendré un fils lors de cette soirée idyllique ? Il fut traversé par tout un tas d’émotions, Billy, mais fit de bon mieux pour ne pas le montrer à Macha, histoire d’éviter qu’elle le prenne pour une bête de foire.

Pourtant Macha ne lui en a jamais voulu. Elle a même consenti à lui donner régulièrement des nouvelles de ce fils, Lev. Ils ne se mirent pas ensemble, Macha étant déjà mariée maintenant et Billy définitivement pas fait pour une petite vie rangée ; pas maintenant du moins. Mais ils restèrent en contact. Et aujourd’hui, Billy peut dire que Macha est une des personne les plus importante de sa vie. Avec sa môman, bien sûr !


« Eh bonhomme, ça te dit que je te révèle un secret ? »
« Un secret ? »
Le petit garçon de huit ans regardait son père d’une façon bien dubitative.
« Tu me croirais si je te disais que… Je suis un sorcier ?! »
« Oh ! Comme Parry Hotter ?! »
« … C’est cela oui. Mais en mieux, tout de même. Respecte-moi un peu je suis quand même ton père. »

Ce fut l’initiation à la magie de Lev, qui accepta de garder tout ce folklore secret. Parce que la main de l’homme moderne ne devait pas mettre sur la potence toute cette magie, cette beauté. Billy n’était que plus ravi à chaque fois qu’il était autorisé à emmener son fils en ballade, de lui montrer quelques tours. Il a hâte de le voir intégrer l’école mais pour le moment, ce n’est pas le bon timing !
Il réintégra les rangs d’Hellébore l’année de ses vingt-neuf ans et n’en décolle plus depuis. C’est qu’il a eu le temps de perfectionner son ascendance druidique du côté maternelle et il veut la mettre à disposition des mioches qui feront de bons sorciers et sorcières par la suite, il en est convaincu !