Incarnant la beauté singulière d'une poupée de porcelaine, aussi manipulable qu'une marionnette articulée ; à l'intérieur cela sonne creux. Tu n'es que le simple reflet d'un statut assigné, étouffant tes propres opinions et ton individualité pour t'attribuer pleinement ce rôle. Réflexe inconscient et malsain que tu es incapable de considérer comme une souffrance muette. Tu te consacres à de belles études, soignes ton apparence avec minutie, combles ton temps libre avec quelques activités, comme si ces simples accomplissements te donnaient l'illusion d'avoir au moins réussi tes lamentables journées. Qui es-tu réellement Dalhia ? Tu es ce cahier de coloriage que l'on remplit avec nos couleurs préférées, ce carnet vierge qui imprime nos convictions comme s'il s'agissait des tiennes. Tu possèdes cette franchise pragmatique saupoudrée d'une jolie diplomatie, Dalhia ; tu n'es guère effrayée à l'idée de briser les sentiments d'autrui, légèrement cruelle - après tout, comment serais-tu capable de te préoccuper sincèrement de leurs états d'âme si tu demeures sourde face aux tiens ? À tes yeux, le monde fonctionne de manière rationnelle et simpliste, que la fière susceptibilité conventionnelle vient entraver. Alors, sans faillir, tu acceptes tout, des récompenses jusqu'aux humiliations, les bons et les mauvais traitements – produit d'une socialisation sans doute trop réussie. Et au final Dalhia, qu'es-tu, si ce n'est le magnifique trophée que les autres affichent pour redorer leur propre blason ? Tu portes le prénom d'une fleur, pourtant il ne s'en émane aucun parfum. Est-ce que cela te convient sincèrement, Dalhia ? Et parfois, tu deviens témoin des pensées incessantes qui remettent ta philosophie de vie en question. Lors de rares instants de lucidité, tu souhaiterais représenter plus qu'une lune resplendissant grâce aux rayons des étoiles - tu envies alors les plus beaux astres. Tu te laisses porter par les sentiments éphémères et contagieuses, tu abandonnes la sagesse réaliste pour pimenter ton tempérament d'ardeur et de joie. À ce moment-là, la gorge se libère pour laisser éclater les rires les plus éloquents. Et tu en viens à te demander, ma vie n'aurait-elle pas plus de sens si je recherchais une telle plénitude ? Puis, tu finis par réaliser que même ces réflexions ne t'appartiennent pas réellement, mais te proviennent de fréquentations hétérogènes. Car au final, aussi droite et assurée es-tu, tu resteras un être malléable et docile. Alors tu finis par te défaire de ces tentations, les rends occasionnelles. Tu finis par retrouver tes vieilles habitudes, celles de confondre les attentes qu'on nous porte avec nos désirs. Et tu recommences à avancer dans le brouillard. agréable | Prend extrêmement soin de son apparence |
Ils incarnaient les piliers d’une famille soudée — les piliers de ton existence ; tu étais cette enfant calme et étrangement obéissante que l’ensemble de la fratrie venait nuancer de teintes plus colorées. L’impassibilité laissait ainsi transparaître des sourires enfantins et les petites chamailleries rythmaient ton quotidien ; les paroles de papa et maman taillaient les traits d’un tempérament mature sans annihiler la fraîcheur et l’insouciance de la jeunesse. Papa et maman étaient des personnes justes. Leur conduite et leur éducation n’aspiraient qu’à bâtir votre bonheur. Alors tu acquiesçais. On voyageait dans des contrées inconnues, loin de Llanfairpwllgwungyllgorychyrndrowwllllantysiliogogogoch, et on se préparait également à saluer la venue d’Ambrose avec un sourire docile ; Ambre fut le premier à suivre sa destinée, tandis que l’on patientait devant l’ordinateur familial. Papa et maman sillonnaient le globe à la recherche de reliques, néanmoins de tous leurs trésors, seule cette pièce de technologie parvenait à faire germer une lueur d’émerveillement dans ton regard morne. Ce que dissimulait la modernité prenait des allures ironiquement enchanteresses. Un jour d’été, papa et maman s’étaient absentés du foyer en vous accordant leur confiance ; ce jour-là, Naveen avait succombé au sourire angélique de Louisa, et allait l'emporter sur son magnifique balai. Il était la feuille dynamique qui virevoltait au rythme du vent et de ses humeurs, tandis que tu étais la délicate fleur qui, ce jour-là, avait préféré la stabilité de la terre. Aurais-tu dû rappeler les consignes de maman ce jour-là au lieu d’avoir esquissé ce sourire complice ? Tu te rappellerais toujours du cadavre inerte de ta chère soeur, baignant dans le liquide écarlate. Spectacle effroyable que tu contemplais sans parvenir à réaliser que plus jamais elle ne se réveillerait. Aurais-tu pu empêcher cette tragédie en retenant leur envol ? Dans l’orgueil, on se plaisait à se charger de culpabilité en se persuadant que l’on aurait détenu le pouvoir d’effacer les drames. Papa et maman n’avaient accusé personne dans leur chagrin ; ils considéraient simplement que désormais, la magie devait devenir votre priorité en balayant toute trace de technologie de vos vies. C’était pour votre bien. C'était pour que, plus jamais, l'on ne subirait de perte déchirante Papa et maman étaient des personnes justes. Leur conduite et leur éducation n’aspiraient qu’à bâtir votre bonheur. Alors tu acquiesçais. Tu n’avais opposé aucune résistance à la venue d’Ambrose, cheminant la route qu’il traçait vers Hellébore ; tu t’étais promise d’aider Naveen à surmonter ses blessures indélébiles — tu savais qu’il craignait la rancune de sa chère famille, alors tu t’occuperais à l’accompagner dans l’épreuve. Tu acceptais le rôle de lui redonner l’envie de pratiquer les arts magiques. Telle était ta destinée. Ambre sombra à son tour dans la mort, avant de vaincre la fatalité au prix de sa croissance — votre famille était définitivement maudite ; les craintes furent remplacées par le soulagement, avant de se muer en de nouvelles craintes. Les calamités surgissaient toujours lorsqu’on baissait sa garde, alors tu t’armerais toujours de prudence et de sagesse. On suivrait papa et maman en ayant foi en leur expérience — qui étais-tu, après tout, pour contredire leur discernement ? Ils sont justes. Ils souhaitent votre bonheur. Alors tu te plieras à leurs ordres.
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Flore aux commandes, une fille de 23 ans et étudiante en sciences sociales. J'ai connu le fo grâce à Ambre, qui a un magnifique aesthetic au passage (pastel cjdncjbe ma vie). Jeune ermite venant de Suisse qui aime écrire et perdre du temps à passer des tests futiles pour moi et mes persos sur internet pour rigoler (infj, loyal good, 5w6…). Voilà ♥
Dernière édition par Dalhia A. Cadwallader le Mer 18 Nov - 21:56, édité 27 fois