souffre de cyclothimie // alterne entre phases de dépression et d’euphorie // gère très mal ses émotions // adore ses amis // très énergique // aime les montures volantes // écoute attentivement le chant des oiseaux // très fusionnelle avec son familier // boit et fume énormément mais uniquement en soirée // aime faire la fête // prend des mauvaises décisions quand elle a bu // impulsive // va vers les autres // change d’humeur d’un instant à l’autre // imprévisible

Bathilde fait brûler de la sauge quand elle se sent mal et encore assez lucide pour le faire. Bathilde déteste par dessus tout les redescentes de l’euphorie quand elles l’emmènent directement au plus pas de la dépression. Des fois, Bathilde pleure d’allégresse au lieu de désespoir, mais elle ne sait pas pourquoi. Bathilde a peur de s’allonger parce qu’elle a peur que demain, elle n’ait pas la force de sortir du lit. Bathilde mange des épinards dès qu’il y en a. Bathilde a parfois des bleus sans savoir ce qui les a causé. Bathilde est plus souvent maniaque que dépressive. Bathilde aime la pluie car selon l’état dans lequel elle se trouve, elle la calme ou lui remonte le moral. Après la pluie, Bathilde ramasse les escargots et les laisse glisser sur ses mains.

Bathilde perd ses plumes, mais elle ne les ramasse pas. Bathilde aime les choses avec trop d’intensité. Bathilde a parfois des envies de viande crue qu’elle ne peut pas contrôler. Bathilde aime la photographie et ne se promène pas souvent sans son appareil argentique autour du cou. Bathilde se maquille en fonction de l’emplacement de ses plumes sur le visage. Bathilde aime qu’on remarque sa présence, qu’on l’entende et la voit de loin. Bathilde aime le violet, le vert, l’or, le rose et les paillettes. Quand Bathilde va mal, elle porte de t-shirt ou des pulls noirs trop larges pour elle. Bathilde fait 1m62. Bathilde arrache des touffes quand elle s’assied dans l’herbe. Bathilde porte des chaussettes dépareillées.

Bathilde a un rire très reconnaissable. Bathilde aime prendre les gens en photo sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Bathilde dessine et écrit avec une de ses plus belles plumes. Bathilde fabrique des attrapes-rêves quand elle s’ennuie. Bathilde tricote mais ça l’énerve alors elle n’avance pas vite. Bathilde ne sait pas nager. Souvent Bathilde dit des choses qu’elle ne pense pas, comme des phrases qui sortent sans qu’elle ne s’en rende compte. Bathilde parle aux animaux avec la voix douce d’une mère protectrice. Bathilde est au courant de tout avant tout le monde dans l’école, car les oiseaux lui rapportent les dernières nouvelles. Bathilde aime faire des nattes à ses amis. Bathilde adore être sur le dos d’un hippogriffe. Bathilde mord ses ongles quand elle est stressée. Et parfois, Bathilde est tellement heureuse qu’elle en devient triste.

Quand Bathilde sort de ses gonds, ses dents soudainement pointues lui entaillent les lèvres, ses plumes lui démangent le crâne et ses serres lui déchirent la peau. Bathilde est esclave de ses émotions. Bathilde est spectatrice des actes qu’elle commet. Bathilde a souvent l’impression qu’elle ne contrôle jamais rien. Quand elle boit de l’alcool, Bathilde devient toujours euphorique. Bathilde a peur qu’un jour son esprit soit convaincu qu’elle peut voler si elle se jette d’assez haut. Bathilde a l’impression qu’elle est deux personnes à la foi. Bathilde se pense prisonnière, mais elle se bat de toutes ses forces. Bathilde ne veut pas être un oiseau en cage.

Mon père m’a dit qu’il n’a jamais connu ses véritables parents. Il a supposé que sa mère avait chassé ou dévoré son père peu de temps après leur rencontre. Et qu’elle l’avait abandonné à la naissance, ne sachant probablement que faire de lui. Mais il m’a toujours dit qu’il n’avait jamais été triste. Quand ses parents l’ont trouvé dans la décharge, ils s’étaient jurés de lui donner une seconde chance, la meilleure vie possible pour un enfant comme lui. Mais il ne m’a jamais vraiment parlé de son enfance. Je sais juste qu’il jouait avec les grenouilles quand il était petit, qu’il parlait aux oiseaux de ses journées, qu’il adorait la glace à la pistache, que sa mère lui fabriquait tous ses vêtements et qu’un étrange jeune homme à chapeau pointu est venu lui expliquer pourquoi il avait une couronne de plumes sur la tête quand il avait onze ans.

Mon père, je l’aime vraiment, vraiment, vraiment fort. Je n’ai presque que lui. Il ne reste plus que mamie. Elle est très gentille mamie, elle fait les meilleures tartes aux myrtilles et elle m’aide tellement quand je ne vais pas bien. Mais elle n’est pas comme papa. Elle n’est pas comme moi. Des fois avec mon père, on se hurle dessus et on pleure. Des fois, on a des fous rires qui durent toute la journée. Mais tous les soirs, absolument tous les soirs, il me prend dans ses bras et il me dit qu’il m’aime. Et je lui dit que je l’aime. Parce qu’il n’y a rien de plus vrai sur terre.

Je ne me souviens pas de ma mère. Elle est partie, elle a eu peur ou elle en avait assez des problèmes de mon père. Il n’a jamais vraiment su. Mais ce n’est pas grave, je pense qu’on est mieux juste tous les deux, dans notre petite maison perdue.

J’ai toujours aimé notre vie. Je ne suis pas allée à l’école, c’est mon père qui m’a appris à lire et à écrire. Il m’a appris à me servir d’un couteau, d’un arc, d’une brosse et même à repriser mes chaussettes. Mais ce qu’il m’a surtout appris, c’est la magie. Il me berçait avec des contes et des légendes, il me grondait avec des leçons à propos de fées et de responsabilités. Il m’a même emmenée au grand musée de Londres, celui avec des squelettes de dragons et même… des fossiles et des momies de harpies. C’était à la fois passionnant et terrifiant. Quand on est rentrés de cette journée, on a dormi jusqu’au soir suivant.

Quand Ambrose est venu me dire que j’avais le même potentiel magique que mon père et que si je voulais, je pouvais aller dans la même école, j’étais très émue. Parce que je voulais bien y aller, j’en rêvais même des fois la nuit. Mais je ne voulais pas laisser mon père tout seul. Et je ne voulais pas être toute seule. Je ne me souviens pas vraiment, mais il me dit toujours que j’ai beaucoup pleuré, comme une petite fille qui fait un caprice. J’ai même mordu la main d’Ambrose avec mes petites dents pointues. Mais je n’ai jamais pu vérifier s’il avait une cicatrice.
Au final, je suis quand même partie. Mais on n’habite pas loin avec papa, alors je peux souvent aller le voir, en fait. Dès la première semaine, j’allais beaucoup mieux.

C’était étrange au début, comme Hellébore me semblait familier. Au bout de quelques jours seulement, j’avais adopté les lieux, c’était chez moi. Et plus les années passent, plus je m’y sent bien. Je suis la personne que je suis et ça ne changera jamais. Mais même dans les moments les plus durs, je reste heureuse.