• Adairia n’est pas la personne la plus extravertie ou sociale du monde. Au contraire. Elle est un peu dans sa bulle et apprécie la solitude plus que les foules.
• Foules qui la font assez salement angoisser, d’ailleurs.
• Mais ça veut pas dire que c’est pas agréable de traîner avec elle.
• Au contraire, Adairia est généralement bien appréciée par les autres personnes et vue comme une personne chez qui on peut se confier et demander conseils.
• Parfois on dirait qu’elle écoute pas mais elle écoute toujours.
• Elle aime aussi rendre service et se fait une joie d’aider autrui.
• Même si elle a l’air rêveuse, elle est plus du côté réaliste de la chose. Elle a pas eu une vie forcément facile, mais elle sait que ça aurait pu être bien pire. Mais si son expérience peut en aider d’autres, tant mieux.
• C’est un peu bizarre de la décrire comme ça, mais elle a les pieds sur terre.
• Malgré son aspect et son attitude non conventionnels , Adairia est plus indépendante que réellement rebelle.
• Elle aime sa liberté et refuse qu’on le la lui prenne. C’est pour ça qu’elle aime son travaille d’ailleurs. Elle aime avoir son propre rythme et peu de directives.
• Mais elle ne bâcle pas son travail pour autant.
• Amoureuse de jardinage et de nature depuis sa plus tendre enfance, Adairia prend son travail très au sérieux et l’effectue de manière méthodique et rigoureuse.
• Pleine de curiosité, elle adore apprendre de nouvelles choses et explorer l’inconnu, que ce soit en faisant des recherches ou en explorant les environs de l’école.
• Habituées à l’exploration de lieux dépourvus d’activité humaines et plus ou moins escarpés, elle n’a pas peur du danger et a un côté intrépide que n’est pas forcément rassurant.
• Mais c’est pas un côté de sa personnalité qu’on peut deviner en la voyant.
• En effet, Adairia a une attitude calme; attitude qui est une partie de sa personne, mais qui se bat avec son côté énergétique et enfantin qui refait doucement surface depuis qu’elle a arrêté de se transformer en corbeau.
• Elle discute beaucoup avec Torhte, c’est son meilleur ami.
• Adairia ne cherche pas l’amour. En ce qui la concerne, elle a eu ce qu’elle a eu et ne s’imagine pas pouvoir retrouver cette forme de bonheur une fois dans sa vie.
• C’est un enfant sauvage, de la nature. Elle vit sans avoir peur de se salir les mains et n’a aucune sensibilité pour la technologie ou les inventions modernes auxquels profitent ses semblables. Elle a d’ailleurs jamais mis les pieds dans une grande ville.
• Elle a une tendance à être très directe, à dire ce qu’elle pense, et peut même être assez vulgaire sans réelle raison.
• Mais lorsqu’elle est dans son état normal, elle ne dit à la légère. Adairia est une personne réfléchie et intelligente qui n’a peut-être pas beaucoup de filtres sociaux, mais tourne presque toujours sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.
• Pas littéralement.
• Pendant son temps libre, Adairia aime peindre. Principalement des paysages naturels. Elle lit beaucoup et se balade énormément. Il est parfois impossible de la trouver pendant quelques jours. Mais ça sert à rien de s’inquiéter.
• D’ailleurs elle déteste quand on s’inquiète pour elle.
• Il y a des jours où la jeune femme a des besoins d’isolement, des envies de fuir, de s’exiler. Ces journées sont les plus difficiles pour elle. Elle sait qu’elle doit se battre contre la malédiction, mais elle s’énervera contre quiconque tentera de l’aider. C’est dans ces moments qu’elle parlera sans réfléchir. C’est dans ces moments qu’elle peut être réellement blessante.

De tous les couples présents dans les Highlands écossaises, Allie et Ismaïl était loin d’être le plus classique. Une jeune femme écossaise aux cheveux de feu et aux taches de rousseur mariée à un jeune marocain à la peau sombre et à l’accent marqué, c’est pas le genre de truc qu’on croise le plus dans cette partie du monde. C’est encore plus original quand on apprend que Allie pratique la magie.
Mais c’est un couple aimant qui a donné naissance à Adairia. C’est ce couple qui lui apprit à s’occuper des plantes et des animaux, à se laisser apprivoiser la nature pour savoir la cultiver et en récolter ses créations. Les œufs des poules, les fruits des arbres, les racines des mauvaises herbes.
C’est avec discrétion que la jeune mère vivait de sa magie: cultivant et faisant sécher des plantes auxquels elle ajoutait des bienfaits grâce à sa magie afin de les vendre comme tisanes dans les marchés alentours. Autant vous dire, une tisane «sommeil léger» n’aura jamais aussi bien marché. Mais c’est parce que ça fonctionne que ça fait un tabac. Et c’est parce que ça fait un tabac qu’une clientèle fidèle se forme. Et c’est comme ça qu’on peut vivre avec un niveau de confort suffisant. Même si la petite famille n’avait pas besoin de grand chose.

Un papa aimant et joueur qui apprenait à sa fille, la prunelle de ses yeux, à explorer tous les recoins de la forêt et des plaines escarpées d’Écosse, et une maman qui enseignait la magie à la petite, c’est dans cette ambiance que Adairia passa les dix premières années de sa vie. Une gamine joyeuse, sociale, curieuse, toujours souriante et pleine d’une énergie débordante. Mais aussi naturellement douée pour la transmutation, mais surtout pour les métamorphoses corporelles. Bien sûr, sa mère n’avait aucune raison de se poser de question vis-à-vis de ce don. Sa fille avait toujours été proche de la nature et du vivant. Et chacun avait ses propres forces et faiblesses. Il s’avérait juste qu’il s’agissait d’une des forces de son enfant.

A ses dix ans, Ambrose vint la chercher pour l’amener à Hellébore, une école de magie située en Irlande et où Adairia pourrait développer ses capacités magiques. Sans une once de peur, mais sous le regard inquiét de ses parents,, Adairia fit son entrée dans l’école.
Elle s’est fait beaucoup d’amie sur ses premières années. Il faut dire que l’écossaise avait toujours été de nature chaleureuse et attentionnée. Le genre de personne à qui on a envie de se confier, de tout raconter. Elle a intégré les Hevelles chez qui elle a pu approfondir son apprentissage de la préservation du monde fantastique, ce qui lui a permis de rester en contacte avec la faune et la flore qu’elle a toujours tellement aimé. Même si elle continuait d’exceller en magies de transformation, c’est là que son coeur la portait.

C’est à ses douze ans que sa vie, pleine de facilité et aussi claire que le ciel d’été, a commencé à prendre des nuages. C’est là que, inconsciemment, elle a commencé à ressentir l’appel de la nature.
Évidemment, elle savait pas ce que c’était. Mais elle se sentait changer.
Adairia avait de plus en plus de mal à passer du temps à l’intérieur. Bien sur, c’était jamais ce qu’elle préférait. Après tout, elle a grandit en plein air. Mais il lui arrivait de préférer rester sous un toit, bien au chaud avec un livre. Plus maintenant. son temps libre se passait dehors. Dans les jardins, parfois à prendre de la hauteur sur les arbres ou sur les toits. C’est là qu’elle trouvait son confort. Et quand elle était en intérieur, l’angoisse montait assez vite. C’est aussi ce que la présence de foules lui faisait. Elle avait aucun problème avec les êtres humains avant, mais elle se surprenait maintenant à activement éviter les foules et les autres personnes. Un jour, elle fut prise d’une crise d’angoisse alors qu’elle était coincée dans un magasin bondé de monde. Sa nature sociale disparaissait aussi, tout comme son énergie débordante devenait plus subtile, moins pétillante.
Ce qui, pour elle, était une évolution normale et progressive vers sa personnalité adulte, inquiétait ses proches, et surtout ses parents avec qui elle avait de moins en moins de contactes. Elle perdu beaucoup de ses amis et sa famille avaient l’impression de la perdre. Adairia s’en fichait un peu, bien contente de passer son temps en solitaire, avec Torhte, son familier, comme seule compagnon. Mais ses parents, eux, s’inquiétaient, et ils avaient pas peur de le lui dire, ce qui l’agaçait énormément.
C’est pendant une confrontation avec eux qu’elle se transforma en corbeau pour la première fois. A la plus grande surprise de ses parents. Mais pour elle, c’était complètement naturel. Elle avait eu envie de fuir la dispute moralisatrice des adultes et avait pris son envol.

Après quelques jours d’absence, elle finit quand même par rentrer chez ses parents qui étaient morts d’inquiétude. Mais ce qu’elle avait fait n’était pas normal, et ce que Adairia lisait comme de la sur-protection était de retour en force presque immédiatement.
Une consultation forcée, un diagnostique dont elle ne voulait pas. L’appel de la nature. Une malédiction aux origines mystérieuses. Ses parents en larmes, elle, complètement indifférente. Est-ce que c’était vraiment si grave, si elle se transformait en corbeau pour toujours? Si elle quittait la société et vivait au sein de la nature? Les autres êtres humains ne l’intéressaient pas tant que ça, au fond.
Mais pour ses parents, c’était la catastrophe. Ils voulaient juste retrouver leur petite fille joyeuse qui leur avait glissé entre les doigts. Et encore une fois, un conflit prit forme au sein de la petite famille, autrefois si joyeuse. Les parents d’Adairia refusaient de l’écouter, refusaient d’entendre son côté des choses, insistant qu’ils savaient ce qui était bon pour elle alors qu’elle les accusait de ne pas la connaître et d’être fixés sur le passé.

Sa confiance en ses parents fut perdue lorsqu’ils la forcèrent à se faire tatouer des liens sur les poignets et les chevilles. La purification était une chose, mais les tatouages étaient une violation totale de sa liberté, l’enchaînant à leur idée de la fille parfaite qu’ils avaient perdu.
Alors, pour montrer son désaccord avec leur Régime, elle se fit tatouer tout le corps. Des tatouages magiques dont elle modifiait l’apparence, profitant enfin de ses facilités en magie des corps.

L’envie était moins présente, moins persistante dans son instinct, mais Adairia continuait quand même à se transformer en corbeau occasionnellement. Surtout lorsqu’elle était chez ses parents et qu’elle arrivait à fuir leur regard. Ils refusaient de la laisser sortir afin d’avoir un œil sur elle, la purifiait quotidiennement et refusaient toujours de l’écouter lorsqu’elle voulait exprimer son point de vue.
Une fois ses études finies, elle quitta l’école et ne retourna jamais chez ses parents. Elle était pleine de colère et de frustration. Elle ne voulait plus jamais les voir et, franchement, n’en voyait pas vraiment l’intérêt.
Pendant un an, elle voyagea avec Torhte, explorant les Highlands des hauteurs du ciel, le vent dans ses plumes, l’air humide de sa terre natale remplissant ses poumons. Rares étaient les moments qu’elle passait sous forme humaine. Et, malgré la solitude, Adairia était satisfaite de son existence.

Mais elle ne fut pas heureuse avant sa rencontre avec Elenore. Une jeune femme qu’elle avait rencontré dans une de ses escales dans un village. Gérante d’un hôtel modeste au sourire à faire fondre un glaçon dans un congélo. Ce fut le coup de cœur instantané. Et réciproque.
C’est Elenore qui donna envie à Adairia de profiter de sa vie humaine. Elle reprit les rituels de purification et tenta de résister à ses pulsions animales. C’était pas facile, au début. Mais la vie humaine était redevenue presque naturelle après un an de combat.

Elles vécurent ensemble pendant trois ans. Leurs âmes d’exploratrices se rejoignant, leur envie d’aventure, de grand air, d’inconnu et, parfois, de danger, était la même.  Et Adairia s’imaginait passe rle reste de sa vie avec sa bien-aimée.
Mais toute bonne chose a une fin, et parfois, la vie est injuste, et cruelle.
Elenore tomba gravement malade. Sa santé se détériora en quelques semaines. Alitée, faible, au bord de la mort, elle fit promettre à Adairia de ne pas abandonner sa vie humaine. De continuer de sa battre contre sa malédiction. La sorcière accepta, même si elle était pas franchement sure de pouvoir tenir sa promesse. Mais elle allait essayer.

Après la mort d’Elenore, Adairia tenta de reprendre la route et ses explorations. Mais la solitude était trop difficile à tenir. C’était bizarre, pour la première fois depuis son adolescence, Adairia se sentait seule. Elle ressentait aussi un besoin de stabilité. Si elle allait se battre contre l’appel de la nature, elle allait devoir avoir une routine, un but.
Donc, elle retourna au dernier endroit qui lui avait apporté cet environnement: Hellébore.