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Impatient à l’idée de déployer tes flammes les plus éclatantes, la chaleur incandescente s’émanant furieusement dans le tissu musculaire, tu incarnes cette étincelle de la passion prête à s’embraser et à consumer les blêmes ombres dans lesquelles tu as si longtemps logées. La détermination cadençant la démarche assurée, tu avances à ton propre rythme vers la lumière jusqu'à t'en imprégner pleinement — resplendissant de franchise et d'authenticité. L'humeur naturelle mêlant ardeur et désinvolture, la prompte brutalité guidant le langage et la gestuelle. Car tu n'as jamais été effrayé de te dévoiler tel que tu as toujours été. L'esprit vif et avide de nouveautés électrisantes, tu t’aventures dans la quête de nouvelles connaissances susceptibles de satisfaire ta curiosité insatiable ; il ne suffit que d'une bribe d'intérêt pour captiver l'attention capricieuse, pour te plonger dans de longues heures de recherches solitaires. Disséquer chaque information pour en comprendre le fonctionnement le plus intime, pour saisir le mécanisme de chaque rouage faisant tourner l'immense machine. Ainsi porté par les flots d'énergie aléatoires, tu forges méticuleusement ta propre vision du monde à laquelle tu te fies aveuglément. Exécrant l'idée d'être enchainé par les règles étouffant notre originalité. Tristement habitué aux échecs navrants, reflets d'un rapport à l'autorité épineux ; tu pestes contre les idées préconçues et les valeurs toutes faites, proclamant vivement que chaque élément de chaque système doit être remis en question pour progresser. Tu détiens cette insolence naturelle, ces tendances colériques et ce sarcasme virulent qui enlaidissent cette étiquette de rebelle contestataire qui te colle comme une deuxième peau ; cette image que tu arbores fièrement, cette idéologie que tu affiches bravement, ces convictions que tu étales effrontément, le visage toujours orné de ce large un sourire hautain. Et pourtant, derrière cette audace se niche une terrible angoisse. Tu respires l'indépendance éclatante, presque insouciante à l'idée de te laisser entraîner par les bourrasques hasardeuses de la vie ; et pourtant l'anxiété s'emballe promptement lorsque l'attention se détache du présent pour contempler furtivement l'avenir. Les doutes finissent par te submerger, on finit par se demander : est-ce la conviction anticonformiste qui anime ton venin ou est-ce la frustration de te sentir si décalé dans un monde dans lequel tu peines à t'insérer ? L'ego si fragile ne supportera jamais d'admettre que les efforts que tu as fournis durant de longues années finiront par s'écrouler — ne t'amèneront qu'à une sinistre existence. L'échec et la solitude te terrorisent, l'idée qu'ils deviennent tes uniques partenaires de voyage te tiraille. La pensée atroce que si tu chutes, personne ne t'aidera à te relever, ça, tu en es persuadé. Nous fuyons tous quelque chose, et toi, tu cours afin que les incertitudes de la nuit ne s'accrochent plus à ton destin et n'écrivent plus la moindre ligne de ton avenir ; alors tu courras, persévéreras jusqu'à apercevoir la lumière à la fin du tunnel, ou jusqu'à ce que ta détermination légendaire ne s'éteigne. Alors tant que l'esprit restera vaillant, tant que l'espoir restera vivant, tu demeureras c o n f i a n t. amical | sale gosse, souvent connu comme le cancre de la classe |
Les paupières s’étaient soulevées, contemplant pour la première fois le flot de lumière qu’offrait ce monde nouveau ; les premiers sanglots s’étaient perdus dans les ruelles calamiteuses de Londres, cité prestigieuse qui t’avait vu naître dans la plus grande indifférence. Le tendre destin avait décidé que tu vivrais au sein d’un foyer besogneux, en compagnie de parents obsédés à l’idée de se défaire de l’emprise de l’assistance sociale ; excédés par l’instabilité de leur situation précaire qui les enchaînât à la dépendance de l’Etat. Aide problématique déguisée en générosité afin de soulager la conscience collective, pour rassurer le peuple qui pensait sortir les plus démunis de leur situation alors qu’en réalité, aucun progrès n’en découlait. Cela aurait pu être pire, qu’ils murmuraient. Néanmoins ta vivacité d’esprit répétait “Cela aurait pu être mieux.” Ils possédaient un grand cœur que les préoccupations financières savaient tourmenter ; de temps à autre, le chef de famille trempait même dans de sales affaires dans une tentative de faire naître l’espoir. Ainsi, les deux géniteurs délaissaient ton éducation et leur absence rythmait tes journées solitaires ; des heures écoulées à dénicher des passe-temps pittoresques afin d’oublier qu’on se sentait abandonné ; tu t’évadais dans les quartiers ou dans les décharges locales pour dénicher des ouvrages dans lesquels te plonger avec ton vocabulaire limité, ou des puzzles dont les quelques pièces manquaient toujours. On s’occupait comme on pouvait. Cela aurait pu être pire, mais cela aurait pu être mieux. Les liens dans les salles de classes se façonnaient et se fabriquaient grâce aux similitudes dont tu bifurquais inconsciemment ; étranger aux discussions anodines, à la culture commune étant donné que tu étais dépourvu de toute pièce de technologie ; tes bonnes manières inexistantes représentaient une attaque à la bonne séance et à l’autorité ; tu incarnais l’anomalie banalisée, tristement habitué aux échecs accumulés et qu’on délaissait derrière sans réellement culpabiliser. On vivait comme on l’entendait, permettant au décalage de se renforcer, car personne ne s’efforçait de nous guider diligemment. A quoi bon s’attarder sur ton cas après tout ? Les années défilaient, tu te résignais déjà à l’idée que l’avenir épouserait la misère de tes parents. Puis un jour, un individu d’une singularité déconcertante vint à ta rencontre. Il disait que tu détenais un “potentiel magique” et qu’il t'emmènerait quelque part où tout serait différent ; dans un univers oublié de tous, qui n’éveillait l’intérêt de personne. Et là, nulle se saurait si tu fus animé par une naïveté navrante ou par une illumination de génie, car la réflexion ne fut pas bien longue. C’était la première fois que l’on employait le terme de “potentiel” pour te qualifier. La description qu’il étalait faisait écho à l’histoire que tu vivais depuis toujours. Ton intuition avait rapidement pris conscience que tu trouverais ta place parmi les sorciers esseulés. Car cela pouvait être pire, mais cela pouvait être mieux. Alors tu avais saisi cette main afin de te réconcilier avec le destin. |
flore Jeune demoiselle de 23 ans toujours et DC de Dalhia, étudiante en sciences sociales et vous êtes si doux comme commu, j'vous aime |
Dernière édition par Zachary J. Sullivan le Lun 16 Nov - 19:00, édité 3 fois