Serenity
C'est aux premières lueurs matinales que la porte du bureau de Gareth grince. Le parquet est vieux, il craque sous les chaussures parfaitement lustrées du trentenaire qui tranquillement prend place dans cet espace qui lui est désormais totalement sien.
Contrairement à nombre de pièces de l'écoles, son office est simple, presque dénuée d'excentricité. C'est un bureau comme on pourrait en trouver dans tous les grands immeubles vieux et pompeux du centre de Londres : un bureau éclairé par une immense fenêtre avec des moulures décoratives, une vieille horloge qui ne s'arrête jamais de tiquer, une imposante bibliothèque avec des manuscrits jaunis quelconques et quelques bibelots divers, un énorme secrétaire en bois ancien mais lustré, un grand tapis style persan au centre, des fauteuils d'un autre temps recouverts d'un velours pourpre dans le coin dédié à la détente et aux quelques entretiens qui ne se font pas en tête-à-tête autour du secrétaire. S'il y a quelque chose de désuet dans l'agencement du lieu, il n'y a cependant rien qui crie à la magie, pas même à l'excentricité pourtant reine au sein du reste de l'établissement. Outre le fait que malgré l'âge plutôt avancé du mobilier, rien ne prend la poussière, la seule chose incongrue dans l'endroit réside dans ce grand panier tressé et débordant de coussins et de jouets pour canidés qui traine à l'entrée.
D'ailleurs en parlant de canidé, Ponpon bondit à sa suite et vient sautiller sur ledit panier, tourne plusieurs fois sur lui-même et s'allonge sagement en baillant. C'est que Ponpon comme tous les matins est fatigué après avoir accompagné son maître lors de son jogging quotidien.
▬ Bon garçon. Lance Gareth en s'agenouillant pour tapoter la tête du poménarien avant d'ôter sa veste pour soigneusement la poser sur un porte-manteau perroquet.
Comme tous les jours, il fait le tour de la salle, vérifie que tout est propre, à sa place, recentre la machine à écrire sur le meuble principal, retire un grain de poussière invisible sur la photo de sa fille posée en face de la chaise principale, allume à l'aide d'une allumette l'encens au cèdre. Puis, jetant un coup d'oeil à sa montre, il pose sa mallette en cuir sur la table basse, en sort le jeu de tarot, s'en va faire chauffer l'eau de la bouilloire enchantée rangée sur une des étagères de la bibliothèque - il faudra qu'il pense à aller la remplir de nouveau ce midi, examine quelques instants plusieurs boîtes en fonte soigneusement peintes de motifs herbals et fleuris et choisit enfin sa concoction du jour.
Pour Maxime, un thé vert chinois, de la verveine citronnelle et un peu de gingembre.
▬ Ça me semble approprié, tu ne trouves pas ? Depuis qu'il vit seul, il a pris l'habitude ou plutôt repris l'habitude de penser à voix haute, prétextant parler tantôt à Ponpon, tantôt à son familier. C'est une façon comme une autre de combler cet étrange vide qui marque cette nouvelle période de sa vie.
Le temps de laisser infuser le tout et il est déjà l'heure du rendez-vous. Un nouveau coup d'oeil à sa montre. Il attend les trois coups polis de circonstance à sa porte, espérant que l'adolescente n'aura pas l'affront de se présenter avec du retard.
C'est qu'il a prévu une passionnante journée passée à trier de la paperasse et à chasser des formulaires et des compte-rendus oubliés.
Contrairement à nombre de pièces de l'écoles, son office est simple, presque dénuée d'excentricité. C'est un bureau comme on pourrait en trouver dans tous les grands immeubles vieux et pompeux du centre de Londres : un bureau éclairé par une immense fenêtre avec des moulures décoratives, une vieille horloge qui ne s'arrête jamais de tiquer, une imposante bibliothèque avec des manuscrits jaunis quelconques et quelques bibelots divers, un énorme secrétaire en bois ancien mais lustré, un grand tapis style persan au centre, des fauteuils d'un autre temps recouverts d'un velours pourpre dans le coin dédié à la détente et aux quelques entretiens qui ne se font pas en tête-à-tête autour du secrétaire. S'il y a quelque chose de désuet dans l'agencement du lieu, il n'y a cependant rien qui crie à la magie, pas même à l'excentricité pourtant reine au sein du reste de l'établissement. Outre le fait que malgré l'âge plutôt avancé du mobilier, rien ne prend la poussière, la seule chose incongrue dans l'endroit réside dans ce grand panier tressé et débordant de coussins et de jouets pour canidés qui traine à l'entrée.
D'ailleurs en parlant de canidé, Ponpon bondit à sa suite et vient sautiller sur ledit panier, tourne plusieurs fois sur lui-même et s'allonge sagement en baillant. C'est que Ponpon comme tous les matins est fatigué après avoir accompagné son maître lors de son jogging quotidien.
▬ Bon garçon. Lance Gareth en s'agenouillant pour tapoter la tête du poménarien avant d'ôter sa veste pour soigneusement la poser sur un porte-manteau perroquet.
Comme tous les jours, il fait le tour de la salle, vérifie que tout est propre, à sa place, recentre la machine à écrire sur le meuble principal, retire un grain de poussière invisible sur la photo de sa fille posée en face de la chaise principale, allume à l'aide d'une allumette l'encens au cèdre. Puis, jetant un coup d'oeil à sa montre, il pose sa mallette en cuir sur la table basse, en sort le jeu de tarot, s'en va faire chauffer l'eau de la bouilloire enchantée rangée sur une des étagères de la bibliothèque - il faudra qu'il pense à aller la remplir de nouveau ce midi, examine quelques instants plusieurs boîtes en fonte soigneusement peintes de motifs herbals et fleuris et choisit enfin sa concoction du jour.
Pour Maxime, un thé vert chinois, de la verveine citronnelle et un peu de gingembre.
▬ Ça me semble approprié, tu ne trouves pas ? Depuis qu'il vit seul, il a pris l'habitude ou plutôt repris l'habitude de penser à voix haute, prétextant parler tantôt à Ponpon, tantôt à son familier. C'est une façon comme une autre de combler cet étrange vide qui marque cette nouvelle période de sa vie.
Le temps de laisser infuser le tout et il est déjà l'heure du rendez-vous. Un nouveau coup d'oeil à sa montre. Il attend les trois coups polis de circonstance à sa porte, espérant que l'adolescente n'aura pas l'affront de se présenter avec du retard.
C'est qu'il a prévu une passionnante journée passée à trier de la paperasse et à chasser des formulaires et des compte-rendus oubliés.
Dernière édition par Gareth J. Evans le Dim 15 Nov - 2:07, édité 2 fois