I am lost - Libre

C'était un jour comme les autres pour notre cher Romeo.

Levé de bonne heure, annonçant un matin fort plaisant, le jeune homme sortit de son dortoir un grand sourire au lèvres, ouvrant la porte triomphalement... Avant que celle-ci ne lui claque immédiatement au nez.

Bon.

Le nez rouge, il arrive à la table du petit-déjeuner. Tout se passe bien. Puis une autre porte. Cette fois, il fait un petit crochet par l'infirmerie histoire d'arrêter les saignements. Et il arrive, en retard, en cours.

Evidemment, le retard n'est pas un problème chez les portes, et celle-ci se délectait visiblement des rires du côté salle, les élèves imaginant sans mal qui était derrière la porte à tenter de l'ouvrir alors qu'elle n'était pas verrouillée.

La professeure ouvrit enfin la porte, laissa Romeo s'installer à sa table d'un air désapprobateur.

Tout. Va. Bien.

La journée se passa aussi bien que les autres, c'est à dire à grand renfort de "pourquoi j'ai pas écouté papa", coup de pied dans les portes, coup de porte dans le nez, et de "maudit sois-tu Ambrose de m'avoir mené à cette galère !"

Du coup, après les cours, il décida d'aller dans un endroit calme, tranquille, sans portes, grand ouvert, frais, sans portes, suffisamment éloigné de l'école, et surtout, SANS PORTES.

C'est à dire, la forêt. Il se trouve que les arbres sont bien plus aimables quand ils n'ont pas été changés en planches.

Confortablement installé sur une souche, Romeo médite et oublie le temps. Peut-être même s'endort-il à moitié...

Il reste là quelques temps, puis il est tiré de sa rêverie par les pleurs d'une petite fille. Un fantôme ? Un mauvais esprit ? Un genre de créature bizarroïde cannibale qui t'attire en imitant les pleurs d'une enfant... ?

Non.

C'est bel et bien une petite fille, qui pleure au milieu de la forêt.

"Eh !"

Romeo s'approche d'elle et agenouille son grand corps pour arriver à sa hauteur.

"Ca va ? Qu'est ce qu'il y a ?"

A peine avait elle remarqué la présence de Romeo que la fillette se jeta dans ses bras en pleurant de plus belle.

Elle s'est perdue ? Zut alors, faut dire qu'il commence à faire sombre et froid et que la forêt paraît franchement menaçante...

"T'inquiète pas, ça va aller... On va trouver le chemin ensemble, d'accord ?

Romeo doit l'aider. Il se souvient à peu près par où il est passé tout à l'heure... Il suffit juste de rebrousser chemin !

Il aide la petite à se redresser et se relève finalement lui-même. Mais voilà le soucis... Il ne sait plus par où il est passé.

Romeo, tu es vraiment un boulet, murmure une petite voix dans sa tête. Mais bon, il ne faut pas paniquer. Il suffit de retrouver la grosse souche de toute à l'heure, et ensuite de tracer tout droit vers le nord... Il prend la main de la petite et la serre fort dans la sienne.

"Bon... On va dire que c'est comme une enquête, d'accord ? On cherche des indices qui vont nous permettre de rentrer à l'école. Ouvre grand tes yeux, ok ? Première étape, on cherche une grosse souche de chêne."

Autant essayer de faire passer ça pour un jeu... Non ? Allez, direction l'ouest pour commencer !

"Moi c'est Romeo, au passage, comme dans Shakespeare, oui oui. Tu peux rire si tu veux. Et toi, comment tu t'app--- AAAH !"

Air paniqué de Romeo, qui lâche la main de sa camarade d'infortune pour se débattre comme un beau diable contre ce qui semble être le vent. En réalité, il a mit la tête dans une énorme toile d'araignée dont il ne peut se défaire... Remarquant que la bestiole est sur le bout de son nez et le regarde droit dans les yeux, il tombe par terre et reste immobile, yeux fermés, prêt à attendre que la mort l'emporte...