i puit de sciences
ft. asmodéeElle avait cette expression, ou tout du moins cette absence d'expression, que ceux qui la connaissent aurait qualifiée de mauvais présage. Celle des mauvais jours. Avec sa lève inférieure très légèrement retroussée et les sourcils froncés. Colette avait séché la première heure de cours, trop vide pour trouver en elle la force de se lever avant huit heures, n'avait pas pu mettre la main sur son écharpe malgré le froid de canard de l'hiver irlandais, mais avait tout de même réussi à filler son collant en se levant de la salle de divination. Et c'était sans parler du menu de la cafétéria à midi. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle aille se réfugier à la bibliothèque pour le reste de la journée. Tant pis si elle se faisait à nouveau réprimander pour son manque d'assiduité au conseil du semestre.
C'était pas comme si elle faisait quelque chose de discutable à la place, cette fois. On pourrait discuter du fait qu'elle utilisais au moins aussi bien son temps que si elle avait été en Langue des Esprits. Lire des livres d'enchantements en Français, c'était un peu faire d'une pierre deux coups, non? Les français était un poil plus bavard que les morts, dit-on, bien que l'expérience de l'adolescence dans l'hexagone n'était pas vraiment probante. Enfin, la brune n'avait pas la prétention de tout comprendre, mais ce n'était pas très grave. Elle l'avait lu quelque part, de toute façon : toujours choisir un ouvrage un petit peu au dessus de son propre niveau pour en tirer quelque chose, c'était le chemin le plus rapide vers le progrès.
Ce n'est donc qu'au moment où elle posa une petite seconde l'ouvrage qui l'intéressait pour saisir le dictionnaire qu'elle remarqua l'échappe qu'elle pensait perdu à jamais, étendue sur la table, sous les doigts d'un lecteur qu'elle n'avait pas remarqué jusqu'alors. Des mains qu'elle semblait reconnaître, en y regardant de plus près, puis le visage quand elle se décida à lever la tête pour confirmer sa suspicion. Les cheveux ébènes tout en contraste avec une peau de porcelaine tatouée. C'était le gars de l'observatoire.
Disons-le, il y avait quelque chose qui l'intriguait à propos de ce gars. Comme une aura différente. Comme un quelque chose qui cloche inexplicable, mais aussi un peu terrifiant. Et à voir la façon dont il la regadait, la française se douta qu'elle ne pourrait pas éviter la conversation cette fois. Ca serait mal poli de ne pas le remercier. D'habitude, elle n'en aurait pas eu grand-chose à faire qu'on la voit comme mal élevée, mais elle avait conscience qu'elle serait sûrement amenée à revoir le jeune homme, et qu'il pourrait amener une paire de main supplémentaire qui saurait se montrer utile si elle avait à bouger le télescope, alors elle prit la pleine de répondre.
Merci
Le ton reste froid, c'est vrai, mais on ne change pas une personne comme la sureau pour une éventuelle requête dans un futur plus ou moins proche. Elle attrape le tissu, le portant rapidement à son visage pour évaluer les dégâts des résidus de tabac d'Asmodée, et l'éloigne tout aussi vite, une expression de dégoût figée sur ses traits.
J'aurais qu'à la laver, j'imagine. Pas envie de choper le cancer des poumons.
L'écharpe fini dans son sac, et les yeux noisette de l'étudiante ne savent pas vraiment où se poser, à la question de son interlocuteur. Socialement inapte, tu hésites entre reprendre ton livre où tu en étais restée et prétendre te perdre dans le dictionnaire pour excuser ton incapacité à plonger ton regard dans celui du garçon.
Livre de magie. Ca s'appelle Potions et Traditions Sorcières du XVIIème siècle dans la France Païenne. Contrairement à ce que sous-entend le titre, ça ne parle pas vraiment de potion, mais qu'est ce que j'en sais, j'en suis qu'à la moitié, et je comprend quelque chose comme huit mots sur dix alors bon.
Elle ravale bruyamment sa salive, une fois sa phrase terminée. Parce qu'elle sait comment ça va se passer. Il va faire un petit signe de tête de haut en bas, laisser échapper un "oh." pas très impressionner, et s'adosser contre sa chaise sans avoir grand-chose à y ajouter. Et elle se dit, que ça serait dommage. C'est pas si souvent, qu'on se montre bienveillant avec elle pour aucune raison.
M-mais. C'est assez drôle parce qu'entre deux enchantement, ça parle d'astronomie. Et tu sais, ils utilisaient des cartes des étoiles à l'époque. Mais elles étaient genre, vraiment incomplète. Et personne ne trouvait que les prédictions qui étaient faite à partir de ces cartes étaient fausses. C'est bizarre, non? Si ça se trouve, on pensera la même chose de nos cartes des étoiles dans trois cent ans. Mais est-ce que ça rendra nos prédictions fausses pour autant? Ou est-ce que l'on voit seulement celles qu'on fait dans nos actions du quotidien?