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    Are you even human ? | Nereo

    Cassian Pesani
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    Are you even human ? | Nereo Empty Are you even human ? | Nereo

    Message par Cassian Pesani Dim 8 Nov - 17:56


    My friends and I, we've got a lot of problems

    L'aube du premier septembre et Cassis oscillait déjà sur sa chaise, le regard perdu sur le syllabus de sa nouvelle prof de français. Il attaquait sa première avec le CNED en même temps que sa cinquième année à  Hellébore et vraiment... il était fatigué.

    D'un geste hagard il se frotta les yeux et laissa échappé un bâillement. Il n'arrivait plus ni à lire, ni à penser mais au moins, il était enfin capable de respirer. Dès qu'il été arrivé à l'école, il s'était senti reprendre pied. L'école avait cette particularité d'être plus confortable que sa maison familial... sûrement un petit quelque chose en rapport avec l'absence de mensonge ici. Quatre ans déjà et il n'arrivait toujours pas à réaliser qu'il mentait chaque année à ses parents, leur jurant qu'il allait dans un internat réputé pour se retrouver en fait dans une maison un peu bruyante avec des colocataires un peu trop inventifs.

    En parlant de colocataire, il s'étonnait de ne pas les voir ce soir. Il en avait croisé peu depuis son arrivé l'après-midi même. Il porta son regard sur la fenêtre et au soleil encore présent malgré les huit heures passées. Ah. Pourquoi pas... N'hésitant pas plus, il quitta sa chaise pour sortir dehors, mettant ses chaussures sans même y penser.

    La température douce le fit soupirer et il se laissa aller à se balader jusqu'aux portes de l'école, le nez levé vers le ciel, le crâne perdu dans ses inquiétudes. Il tournait véritablement en rond.

    Nereo L. De Luca
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    Message par Nereo L. De Luca Dim 8 Nov - 18:01

    semi-flashback ft. cassis
    are you
    even human ?!


    Une vague amusée vient ourler ses lèvres rosées, ses yeux turquoise se glissant sur la silhouette qui vient de se dessiner dans l’encart de la porte de pierre abimées. Elle n’a pas vraiment changé depuis la dernière fois qu’ils se sont croisés, au creux de murs blancs et aseptisés, un désespoir mordant les prunelles cernées de Cassis. Cassis — ce petit Cassian, ce petit être qui semblait si grand, si détaché de tout, suivant son meilleur ami toujours, tel un toutou. Il est tombé bien bas le Cassis, ses lèvres morcelées et son âme scindée, agonisante sur l’autel d’un lit d’hôpital occupé.

    Il ressemble à un pauvre agneau égaré, l’air hagard et perdu dans ses pensées, son être fatigué et sa démarché si peu assurée. Un simple coup de vent semble pouvoir le désarçonner, et Nereo se fera un plaisir d’être un ouragan que rien ne pourra arrêter. La rentrée vient à peine de sonner les cloches — résonnant tels des gongs dans ces linteaux de pierres habités, leurs affaires déjà dispersées au creux de leurs dortoirs et les élèves en quête de retrouvailles ou de liberté. Nereo lui cherche simplement son complice de toujours, celui qu’il aime retrouver le premier soir pour promettre monts et merveilles aux âmes crédules qui viennent peupler la salle commune d’un vent de renouveau bien mérité.

    Ses chaussures parfaitement cirées claquent intensément contre les pavés, le vent s’engouffrant contre sa gorge, le faisant frissonner. Il n’est pas habitué à ces températures automnales, sa peau encore dorée d’un été passé sous un soleil méridional. Il ne prend pas la peine de refermer sa chemise entre-ouverte, arrivant à auteur de Cassian, sa main aux ongles parfaitement manucurés venant s’enfoncer dans l’épaule du jeune homme pour interrompre ses pensées,

    — « Si ce n’est pas ce cher Pesani »

    Son nom est craché comme tant d’insultes qu’il attend de formuler, son sourire tourmenté en un rictus satisfait — vindicatif — montrant ses dents blanches contre ses gencives rosées. Cette phrase n’est qu’un tour de passe-passe, une rhétorique à peine formulée pour attirer son attention sans montrer qu’il aurait pu la rechercher — que malgré leur passé, ils ne sont pas si proches que ça, deux inconnus forcés de se supporter.

    — « J’ai entendu qu’Ernest est toujours dans le coma » siffle-t-il comme un secret à demi-avoué, « ça ne devrait pas tarder non ? »

    Nereo murmure comme un amant à son aimé, comme une caresse le long d’épaules dénudées, avant de venir planter ses crocs dans la jugulaire dévoilée avec férocité. Il n’est qu’un fauve à l’aguet de sa proie — du moindre signe de faiblesse qui signifie qu’il pourra enfin la dévorer.




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    Are you even human ? | Nereo Empty Re: Are you even human ? | Nereo

    Message par Cassian Pesani Dim 8 Nov - 18:13


    My friends and I, we've got a lot of problems

    Calme et paisible, ailleurs.

    -Si ce n’est pas ce cher Pesani.

    La main sur son épaule, les mots au creux de son cou. Cassis se stoppa et serra les dents, il allait se retourner, empêcher ce qu'il savait aller arriver, mais déjà la mesquinerie s'échappait de Nereo et venait s'insinuer dans son oreille. Douce et mortelle, une saveur propre à Nereo et sa haine.

    -J’ai entendu qu’Ernest est toujours dans le coma, ça ne devrait pas tarder non ?

    Ça.
    Ventre de plomb.
    Cassis se retourna, dégageant son épaules des doigts perfides, le regard flambant.

    -Dis les choses au moins ! attaqua-t-il comme la dernière tentative d'une souris prisonnière.

    Trois jours plus tôt ou peut-être quatre.

    Cassis ne vivait plus qu'à l'hôpital, sa mère avait cessé d'essayer de l'en faire sortir. Elle comprenait à demi-mesure ce besoin viscéral qu'il avait d'être auprès d'Ernest. Il était son meilleur ami depuis l'enfance. Une histoire de toboggan et de bac à sable qui s'était transformée en lien incassable. Bien sûr, la scolarité de Cassis les avait éloignés - regret, regret - mais lors des vacances scolaires, les bêtises et les rires se retrouvaient avec aisance. Jusqu'à ce que le vélo et le corps d'Ernest rencontrent une voiture à l'angle d'une route et chutent sur plusieurs mètres dans un ravin.

    Ernest n'était plus qu'une carcasse bosselée allongée sous une couverture aussi pâle que ses bleus étaient violets. Il avait été placé dans un coma artificiel très tôt - pour l'aider, le sauver - mais il n'arrivait pas à reprendre des forces. Sa respiration s'éteignait sans machine et sa tête... sa tête semblait vide.

    Alors, Cassis attendait au côté de sa moitié. Il avait bien sûr fait des recherches - aucune bonne nouvelle - et tenté de contacter des sorciers - en secret. Mais ce qui posait le plus souci c'était que c'était trop dangereux de le sortir de l'hôpital pour faire intervenir la magie... Il aurait aussi fallut que Cassis ait de l'aide, seul, il ne pouvait rien. Vraiment rien.

    Assis au fond du fauteuil étroit laissé par les infirmiers, Cassis somnolait. Chaque jour le rapprochait de son départ à hellébore. Inquiet de partir, mais aussi impatient - les meilleurs sorciers étaient là-bas, il trouverait une solution. De toute façon, rester là, n'avait servi à rien.

    La porte grinça, Cassis sursauta et la sensation désagréable d'être envahit dans son espace le prit au ventre. Déjà 16h, la grande chaîne des visites commençaient. Ernest était apprécié, mais à côté de sa famille, c'était ridicule. Tant d'amis, de connaissances, de fleurs et de cartes à faire tenir dans une pièce si étroite. Cassis était le premier à arriver avec le père d'Ernest, chaque jour, mais il était aussi le seul à rester malgré les inconnus qui défilaient.

    Enfin, inconnu, celui-là ne l'était pas totalement.
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    Are you even human ? | Nereo Empty Re: Are you even human ? | Nereo

    Message par Nereo L. De Luca Dim 8 Nov - 23:36

    semi-flashback ft. cassis
    are you
    even human ?!


    Deux fentes meurtrières qui souhaitent l’épingler comme une araignée, ses pupilles serrées par la rage et les dents serrées comme un chien sur le point de gronder — Cassis est bien loin de son image de type sensé et posé, et Nereo ne peut que se régaler. Un met de choix — un met de roi, préparé depuis des semaines, voire des années. Une recette précise qui n’aurait jamais pu se réaliser et qui pourtant se dévoile aux yeux d’un italien exalté, son sourire narquois et ses dents dressées en réponses à un Cassis sur le point de sombrer.

    — « Dis les choses au moins !
    Tu préfèrerais que je demande si ton meilleur pote a déjà clamsé ? »

    Cassis demande et Nereo exécute, une image distordue de leur enfance où celui qui suivait partout son meilleur ami bien aimé était ce cher Cassian, maintenant révolté. Ce regard noir — ce désespoir, tout cela n’est qu’un écho de ce qui s’est passé il y a trois ou quatre jours de là, Nereo ne saurait compter.



    Nereo observe la silhouette longiligne de sa mère avancer, ses cheveux d’un riche auburn délicatement remontés en une queue de cheval ouvragée, une large paire de lunettes placées sur le bout de son nez, ses lèvres peintes d’un trait doré. Elle semble si belle — irréelle au milieu de ces routes goudronnées et ces champs de blés. Elle semble pouvoir soulever le soleil de plomb qui tape depuis le début de la matinée, son pas franc et assuré, ses talons claquant rythmiquement contre l’air sec de cette fin de journée. Les cigales résonnent comme tant de tambours agaçant et pourtant si rassurant — un bruit que Nereo ne peut apprécier que lors de ces vacances d’été, loin des ciels gris et humides de son académie de magie préférée. Nereo la suit comme un caneton perdu, chacun de ses pas continuant bêtement la ligne qu’elle trace de sa foulée.  

    Au loin se dessine un bâtiment aux murs blancs et aux fenêtres chromées ; quelques rangées, tout au plus, ce n’est qu’un hospice isolé. Comme chaque jour depuis qu’il est rentré, sa mère l’emmène à sa suite, sa jupe flottant au gré du vent, la bouche pressée en une moue attristée. Elle l’est bien plus que Nereo n’aurait jamais pu exprimer. Elle s’arrête à l’entrée, s’approchant de l’accueil pour annoncer leur présence — une modalité, leurs visages connus par le personnel hospitalier comme celui de la famille concernée.

    — « Claudia rien de neuf ?
    — Rien madame de Luca.
    — J’avais osé espéré que—
    — Vous comme moi madame de Luca, vous comme moi.
    »

    Nereo écoute d’une oreille distraite la conversation entre sa mère et l’infirmière avant qu’elle ne lui fasse signe de le suivre dans la cage d’escaliers — un étage à monter qu’il connaît comme le fond de sa poche à force de l’avoir monté depuis tous ces jours écoulés. Le lino parfaitement ciré grince sous leurs pas et Nereo se retient de frissonner, une grimace présente sur ses lippes légèrement gercées. Arrivés face à la chambre 132 ils s’arrêtent, sa mère caressant doucement sa joue,

    — « Mio caro, je te laisse aller voir Ernest en premier, je vais discuter quelques instants avec Gilles »

    Il lui offre un sourire crispé avant de se déloger, soupirant entre ses dents. Plus vite cette corvée était terminée, plus tôt il pourra rentrer. Il pousse la porte de cette chambre ou se trouve le futur macchabé — ami d’enfance que sa mère est persuadé sera son futur marié. Une silhouette se dessine contre le soleil de fin d’après-midi, les rideaux à moitié fermés.

    — « Ah Cassis, quelle non-surprise de te trouver ici. »

    Sa voix se fait trainante et ses yeux se posent sur le corps d’Ernest alité, d’un pâleur maladive et de nombreux tubes accrochés à sa peau abimée. Que ce clown a l’air bouffi ainsi disposé, cette pensée disparaissant aussi vite qu’il ne puisse la formuler, un simple rire moqueur sortant de son nez.

    — « Ta chère maman sait-elle que tu passes tes journées à son chevet ? Après tout lui cacher des choses c’est ta spécialité n’est-ce pas ? ».

    Sourire carnassier ; affamé, attendant que la proie morde à l’hameçon qu’il vient de lancer.



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    Message par Cassian Pesani Jeu 19 Nov - 10:11


    My friends and I, we've got a lot of problems

    Nereo avait toujours une façon unique de se tenir, selon Cassis. Depuis tout petit, il sortait du lot. Cassis n’y avait pas porté plus d’attention que cela, après tout, tout le monde était un peu particulier à sa façon, mais il le savait, aussi simple que cela, que lui était un tout petit peu plus différent des autres. Lorsqu’il entrait dans une pièce, Nereo apportait son élégance, sa prestance et une frustration décorée de bijoux et de poudre.

    -Ah Cassis, quelle non-surprise de te trouver ici.

    Cassis esquissa un sourire, de ceux fatigués et éteints, et lui fit un signe de la main en se redressant. Il ne savait pas vraiment pourquoi Nereo prenait la peine, chaque jour, de venir. Il détestait Ernest avec une ferveur à la limite du passionnel et Ernest le lui rendait bien. Leur duo infernal avait causé bien des accidents et des disputes auxquelles Cassis avait dû participer aussi, parfois en médiateur, souvent en spectateur silencieux, naturellement du côté d’Ernest. Ce dernier n’était pas un mauvais gamin, juste un peu tête brûlé et très en colère. Il devait y avoir une histoire derrière toute cette rage d’adolescent, mais elle était bien trop vieille pour être racontée. Depuis, ce n’était qu’une accumulation de bagarres, disputes et tentatives violentes. Parfois, Cassis se demandait si Ernest n’était juste pas en colère que Nereo ne l’apprécie pas… Parfois, il avait l’impression que leur trio était plus soudé que n’importe quelle amitié. Et puis d’autres fois, il se souvenait du nombre de fois où il avait dû trahir Ernest pour une farce qui était allé trop loin, de toutes les blessures à soigner. Ils allaient beaucoup trop loin et ce qui était une haine adolescente devenait de plus en plus viscéral.

    -Ta chère maman sait-elle que tu passes tes journées à son chevet ? Après tout lui cacher des choses c’est ta spécialité n’est-ce pas ?

    Cassis finit de se lever, remettant en place son T-shirt imprimé dans son short noir. Il n’haussa même pas un sourcil à la remarque de Nereo.

    -Elle sait pour l’hôpital, répondit-il naturellement.

    Puis soudain, il hésita, les mains à mi-chemin de ses poches. Il redressa la tête, réalisant qu’il y avait dans cette pièce, quelqu’un qui savait, justement, ce qu’habituellement il cachait. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Après tout, Nereo venait chaque jour ici, au travers de toute sa haine, il avait un minimum d’empathie humaine. Alors Cassis, un peu naïf, un peu espoir, dit :

    -Par contre, elle ne peut pas m’aider pour trouver un sorcier… ça devient nécessaire, Nereo. Tu pourrais utiliser les contacts de ta famille ?

    La question fut posée avec simplicité, Cassis n’imaginant pas un instant qu’il puisse y avoir une autre réponse que oui. Après tout, c’était évident que l’on veuille sauver une vie, n’importe laquelle, même celle d’un ennemi. Mais Cassis, n’en avait jamais eu, lui, d’ennemi, comment pouvait-il comprendre que même Ernest aurait préféré perdre un membre que d’accepter la main tendue de Nereo. C’était si étrange, de haïr à ce point. Si étrange qu’il regarda Nereo dans les yeux, la respiration calme, le visage fatigué mais confiant.

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    Message par Nereo L. De Luca Jeu 19 Nov - 14:55

    semi-flashback ft. cassis
    are you
    even human ?!
     



    Au salut de l’un, l’autre répond d’un haussement de sourcil et de lippes pressées en une ligne agacée. Nereo n’a jamais réussi à vraiment comprendre cassis — à ce qui le faisait tourner, ce qui le faisait tiquer. Cassis était une cause perdue que Nereo avait décidé d’abandonner, se concentrant sur cette amitié forcée et cette haine mijotée que lui et Ernest entretenaient. Le corps alité était bien plus amusant à agiter, toujours plein de verve et de vigueur, le poing serré et les dents claquant pour l’insulter d’un prénom qu’il a voulu enterrer. Mais, aujourd’hui — comme tant de jours depuis l’accident, Nereo avait perdu son jouet détesté et devait se contenter de la coquille qui lui tenait compagnie, le teint cireux et les yeux creux.

    Ses bras se croisent sur son torse habillé d’une légère chemise aux manches remontées et au col relevé, son dos posé contre le chambranle de la porte qu’il vient de fermer. Il n’a jamais souhaité d’asseoir aux côtés d’Ernest, tel une veuve éplorée — c’était un rôle que Cassis s’était empressé d’endosser, occupant l’unique chaise en plastique de cette chambre d’hospice. C’était presque devenu une routine bien huilée ; Cassis assis et pensant, Nereo debout et s’ennuyant, ses doigts parfaitement manucurés — d’un rose pastel aujourd’hui — glissant sur la froideur de son écran. Routine que Cassis décide de briser en continuant à parler, ses mots reflétant l’incompréhension profonde de leurs pensées.

    — « Elle sait pour l’hôpital,
    Et qu’est-ce que j’en ai à faire ? »

    Nereo lui répond en murmurant ces mots, se moquant entre ses dents, les yeux levés au ciel derrière ses lunettes de soleil parfaitement ajustées, les verres colorés cachant son regard incendié. Ils auraient pu en rester là, se contenter de s’ignorer comme ils le font à chaque fois, le temps que la mère de Nereo décide que leur visite a assez duré, pour aller se ressourcer au milieu des champs de blé.

    — « Par contre, elle ne peut pas m’aider pour trouver un sorcier… ça devient nécessaire, Nereo. Tu pourrais utiliser les contacts de ta famille ? »

    Bouche entre-ouverte face à l’absurdité de la demande, Nereo observe Cassis d’un sourcil relevé, ses boucles violacées courant doucement contre ses pommettes tirées. Il laisse le silence tirer quelques instants, ses lèvres éberluées se transformant en un sourire amiable, ses yeux s’adoucissant comme une mère face à un enfant — aimant.

    — « Oh Cassis … »

    Il détache ses bras de son torse, comme s’il allait venir l’embrasser — le rassurer que, bien-entendu il allait l’aider, après tout Ernest faisant partie de sa vie depuis qu’il est né. Quelle personne laisserait-elle ainsi un être humain souffrir alors qu’il a en lui le pouvoir de l’aider ? Nereo prend le temps de retirer les lunettes de son nez, les glissant dans la fente de sa chemise entre-ouverte, ses doigts venant ajuster un pli dans le coton léger qu’il s’était décidé de porter.

    — « Bien-sûr … que non. »

    La sentence tombe comme le glas de la fin du monde — le visage de Nereo se transformant en celui d’un serpent affamé — affamé de se repaître de la trahison, de la perte de cet espoir qui semblait inébranlable porté par les épaules frêles d’un Cassis épuisé. S’il était réduit à demande son aide, c’était que la situation d’Ernest ne devait pas s’améliorer — une bonne nouvelle selon Nereo si l’on avait pris la peine de demander son avis sur le sujet. Ses mots sont comme tant de crocs qui viennent s’enfoncer contre sa peau, prêt à dévorer cette âme sur le point de plier sous le poids de la perte de son cher ami alité.



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    Are you even human ? | Nereo Empty Re: Are you even human ? | Nereo

    Message par Cassian Pesani Ven 20 Nov - 13:34


    My friends and I, we've got a lot of problems

    Le chuchotement de Nereo ne fit même pas osciller les sourcils de Cassis. Il avait après tout demandé, Cassis avait répondu, que la réponse ne l’intéresse pas n’avait donc pas non plus grand intérêt. L’ado rosé avait donc reporté son attention sur l’espoir qui s’était soudain éveillé en lui, d’une simplicité un peu naïve.

    Pourtant, le silence s’installa. Incertain du sens qu’il portait, Cassis enfonça ses mains dans les poches de son short et observa Nereo se mettre délicatement à sourire. Il en offrait rarement à Cassis, encore moins des aussi doux, aussi attentifs, aussi amicaux. Mais la situation était unique en son genre. Jamais, ni l’un, ni l’autre, n’aurait pu imaginer se retrouver ainsi à discuter de sorcellerie au chevet d’Ernest. Cassis avait tout fait pour lui cacher de toute façon, à lui aussi.

    -Oh Cassis…

    Ces deux mots firent soudain tomber sur ses épaules la réalité de ce moment. Cassis baissa la tête, la gorge nouée. Ernest allait si mal que même Nereo cessait de souffler de la haine dans chacune de ses remarques. Cette haine qui faisait autant parti de lui que de l’adolescent alité, mais qui aurait fini d’achever Cassis si elle était apparue à cet instant. A la place, Nereo bougea, révéla son regard apaisant et son visage un peu trop adulte, un peu trop élégant, un peu trop.
    La gorge de Cassis se serra un peu plus, ses yeux se fermant, trop douloureux. L’émotion qui prend le ventre, le dos, le crâne et le laissait épuisé. Il osait espérer, légèrement, doucement, à la façon de ces êtres vivants qui commencent à peine à comprendre qu’ils ont manqué de perdre un des leurs, qu’ils ont failli ne pas voir la fin du tunnel.

    -Bien-sûr…

    Il ouvrit les yeux, enfin, il n’était plus seul.

    -que non.

    La sentence tomba.
    Un hoquet coupa le silence qui s’ensuivit. Cassis releva la tête, les yeux encore brillant des larmes de soulagement qu’il n’avait pas fait chuter, la bouche entrouverte et la voix perdue.
    Avait-il seulement bien entendu ?

    -Pardon ?

    C’était improbable qu’il ait répondu non, après tout, Nereo n’était pas foncièrement mauvais, juste un ennemi d’Ernest… mais ils n’étaient que des adolescents, des enfants à peine debout – ils ne pouvaient pas être déjà aussi abîmés.

    -Nereo.

    La plainte fut à peine prononcée, s’éteignant en même temps que Cassis ouvrait un peu plus les yeux sur le visage affamé de cet ennemi d’enfance.

    -Qu’est-ce que tu racontes ?

    L’incrédulité fut ce sur quoi il tomba, incapable de démêler ses pensées et cette impossible trahison qu’il était en train de vivre.



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