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    Nos coeurs sont ces oreillers qu’on éventre pour mieux les apprécier. | pv Mira.

    Annabeth H. Hawthorne
    Annabeth H. Hawthorne
    élève
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    Nos coeurs sont ces oreillers qu’on éventre pour mieux les apprécier. | pv Mira. DamagedAllIlsamochadegu-max-1mb

    Messages : 49
    Popularité : 49
    Animal totem : Corbeau
    Catalyseur : Ses mains.
    Familier : Conrad, le fabuleux canard mandarin.

    Présentation : 10 ième année, chercheur sur les homoncules. Délégué des Sureaux. Vole votre courrier, le mange dans son lit.


    Liens : https://hellebore-rpg.forumactif.com/t150-des-echardes-dans-mon-coeur-annabeth?highlight=annabeth

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    Message par Annabeth H. Hawthorne Mer 26 Aoû - 4:29

    Nos coeurs sont ces oreillers qu’on éventre pour mieux les apprécier.



    Il y a sur le lit une lettre ouverte, et j’ai entre les cils des non-dit qui prennent la forme de ce silence aveugle. Une migraine derrière l’oeil et ça couronne mon existence en cette auréole absente, cette auréole de douleur. Et j’attends, j’attends que ça passe, j’attends que le temps se tue, se dévore sur lui-même, comme ces serpents qui viennent parfois amener à Mira des secrets que je suis incapable de déchiffrer. J’attends, et ça ne passe pas.

    Mama, papa, Obaa-san, to Hisashi-kun…

    Allongé, allongé avec les cheveux emmêlés, les paupières abaissées, j’écoute les sifflements de voix de ceux qui quittent le dortoir. Et l’on me demande si je veux me lever, si je veux les accompagner, parce que le déjeuner de midi doit être servi, et je ne réponds pas vraiment, je dis que je n’ai pas faim, que je ne me sens pas vraiment d’humeur à aller manger. Et je souris, doucement, et ça les convainc. Ils sourient, eux aussi, plaisantent sur le fait que c’est “ce moment du mois”, et je n’ai pas d’utérus, je n’ai pas de menstruations, mais je souris avec eux, pour apprécier cette bonne blague. Je souris, je souris, la porte se referme derrière eux, et je ne souris plus.

    J’écoute le silence, et j’ai le corps immobile comme celui d’un serpent qui se réchauffe au soleil. Et j’ai froid, j’ai froid.

    La pièce est calme, la pièce est désordonnée, et mes coudes pendent dans le vide, pointent vers ce parquet sur lequel on a laissé traîner des papiers chargés de note, des encriers évidés, un pull en laine, des coquillages brisés. And everything feels empty, everything feels shattered, and I want to be alone, I want to be cuddled. Mes doigts s’étirent.

    “I am tired.”

    Je murmure, je ne sais même pas si c’est la réalité, mais je murmure, et poser le constat de ce qui me parait une semi vérité a quelque chose de charmant, d’un peu troublant. J’ai l’impression, presque, d’être sincère, et ça me rend un peu mal à l’aise au final, je crois. Ça me rend un peu mal à l’aise de me regarder aussi directement. Je n’aime pas, je crois, être aussi authentique quand je suis habitué à autre chose, à quelque chose qui revêt les apparences figées de la satisfaction falsifiée.

    (…)

    Conrad s’est endormi, la pièce est silencieuse, et je n’ai pas eu le courage de rester allongé. Je n’ai pas eu la force d’esprit nécessaire pour me laisser écraser par les reproches de mon cerveau, alors je me suis relevé, je me suis mis en mouvement, et comme un automate, comme un petit robot qui agite son système électrique, je déambule, en ramassant mes affaires mal rangées. Je déambule, avec cette assurance bienveillante de simplement débarrasser le plancher, de faire de l’ordre, de m’aérer la pensée.

    C’est presque, presque sain. Je vise une dynamique agentive, proactive, et mes doigts glissent, effleurent les reliefs de mes affaires, caressent les lignes de mes possessions.

    Je cherche un contrôle en lequel je ne crois plus.

    Toujours dépliée, la missive n’a pas bougé. À l’intérieur, signée de ma grand-mère, une date a été cerclée en rouge, pour y attirer mon attention. Une demande, spécifique, de quitter l’établissement, pour quelques temps. Ma plus jeune soeur, Sylvia, on va la rendre Responsable dans quelques semaines. Et il est temps, me dit-on, il est temps que je rentre à la maison, parce que cela fait longtemps qu’on ne m’a pas vu. Alors, poliment, avec les entrelacs calligraphiés d’une menace sous-jacente, on me prie de me rappatrier, pour quelques jours au moins. Et je ne veux pas. Je ne veux pas.

    Des chaussettes bleues comme le ciel, un stylo brisé, mon poignet écorchée, et des miettes de biscuit. Je chantonne, je chantonne et la porte, derrière moi, s’ouvre sur quelqu’un que je n’attendais pas. Conrad relève les yeux plus vite que moi, salue tranquillement l’individu, et ça a cette odeur de papier imprimé, de doigts tâchés d’encre. Ça a cette odeur de familiarité, et je reconnais ses pas, je reconnais ses bruits.

    “Hey, Mira.”

    J’ai les lèvres qui s’étirent et le coeur qui se froisse un peu. Parce que c'est nul qu'il soit arrivé à ce moment-là. Parce que je ne m'y attendais pas, parce que ça prend des reliefs trop inconfortables d'une intimité que je ne crois pas, en ce moment, avoir la force, et le courage d'assumer. Alors je me retourne, je me retourne pour lui afficher l’expression si polie, si tranquille de ce calme qu’on réussit, jusque là, à tisser entre nous. Ça a l’épaisseur et le confort du coton, et entre les mailles, c’est vide, c’est absent, c’est silencieux et ça me convient. Ça me convient, je crois, parce qu’affronter de trop près les sentiments de quelqu’un qui n’a pas la chance de profiter de ce que je voudrais lui envier, ça sonne mal. Ça goûte mauvais.

    And everything is too bitter, everything tastes like ashes, Hisashi.

    Alors je saisis un des items que j’ai empilé entre mes bras au hasard, et je le lui tends. Nos doigts s’effleurent, j’impose un contact, je veux déjà me détourner. Dans mes yeux, y’a une putain de poussière qui s’est coincé, et je dois, je dois vraiment détourner les yeux, avec ma voix qui se casse. J'ai une tonne qui est venue s'écraser contre ma poitrine et c'est injuste, fuck, c'est injuste parce que j'avais fait le putain d'effort, jusque là, de bien concentrer ma respiration, de bien m'assurer de pouvoir sourire, de pouvoir parler. C'est injuste, et sous ses grands airs de visage trop élégant, j'ai le coeur qui part en vrille, parce que mon cerveau se met à hurler "jalousie". J'ai mal, j'ai mal, et mes doigts manquent de trembler. Alors, du bout des lèvres, du bout de la voix, je murmure. Fuck, fuck-

    “Hey. Is that yours ?”

    Hey Mira. I’m glad to see you.


    Cameron Miracle
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    Nos coeurs sont ces oreillers qu’on éventre pour mieux les apprécier. | pv Mira. LankyAdeptEider-small

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    Animal totem : Salamandre.
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    Familier : Soren l'axoltl qui patauge probablement dans la marre aux canards des aconits.

    Présentation : Eventual Wonder
    Liens : Mnemonic Inkblots
    Courrier : Purple Prose

    Nos coeurs sont ces oreillers qu’on éventre pour mieux les apprécier. | pv Mira. Empty Re: Nos coeurs sont ces oreillers qu’on éventre pour mieux les apprécier. | pv Mira.

    Message par Cameron Miracle Mar 8 Sep - 1:29


    Pillow Talk.

    Pillow fight.

    Feat.  Annabeth H. Hawthorne & Cameron Miracle  


    C'est l'un de ces jours où il aimerait danser jusqu'à s'en défoncer les genoux, l'un de ces jours où la quiétude gruge sa patience à la manière d'une mite. L'agitation dans ses os a peut-être pris source dans le travail trop long auquel il s'est adonné, penché au-dessus de ses recherches, puis au-dessus de Béatrice, dans le mausolée de livres qu'est la bibliothèque. Il n'a pas vu l'extérieur de la journée et ses muscles, sous l'étendard de sa chair, lui paraissent atrophiés, négligés. Il n'a qu'une seule envie, traverser la forêt - courir jusqu'à ce que ses cuisses hurlent - et s'effondrer auprès d'une boisson près du comptoir de la Moustache à Dunleen pour ensuite passer la nuit à arpenter le village, pour s'échouer auprès de ses rêves dans la broussaille.

    La fumée de l'incendie de ses plans est pourtant étouffée lorsqu'il entre dans sa chambre avec l'intention de réunir les quelques affaires nécessaire à son périple. La porte grince et le out de sa bottine en heurte doucement l'embrasure. Il laisse ses doigts courir sur le plumage de Conrad et Annabeth sourit, le salue, mais  sa voix sonne plus faux que les potions qu'il ingère pour masquer la progression de la malédiction qui vice sa peau. De feux de joie à charbon étincelant, Cameron est cette apparition qui le fixe, quelques secondes, muet, heurté par le poids d'un problème qu'il devine sans pouvoir le comprendre.  

    Ses sourcils se froncent, de l'inquiétude. Ses lèvres se tordent, de l'incertitude. Son colocataire lui tend un objet, un rectangle de pages à la reliure amincie par l'usure, que Cameron reconnait seulement pour l'avoir remarqué, une fois ou deux, parmi les possessions de l'autre.

    " No, Anna. That's yours. I'm sure that... ", il dépose ses yeux sur le livre et mordille sa lèvre pour réprimer un piaillement de rire. " ...out of the two of us, you're the only one that has a book on the sexual practices of polar bears. ".

    Son amusement est bref, parce qu'Annabeth a cette voix qui craque, cette voix qui s'évince, et que ses yeux ont cette lourdeur des jours où tout fait mal, où il vaudrait mieux que le monde brûle.  Cameron sait que les secrets d'Annabeth sont probablement aussi nombreux que les étoiles qui parsèment le ciel et qu'il les garde avec résilience, tel le dragon de fortune, gigantesque serpent d'écailles, qui sommeille sous sa peau. Parfois, durant les moments où le sourire d'Annabeth se fait doux, confortable, Cameron trace le relief de ses questions dans les draps de l'autre, curieux d'innocence. Maintenant, il ne croit pas qu'initier une telle danse profiterait à son homologue, ne veut pas le confronter davantage à l'inévitabilité de son existence trop complexe.

    Il cligne des yeux et lui sourit donc, barbouillant le blond de ses cheveux d'une paume. Son pouce vient trouver sa lèvre et la couleur, violette, sombre, vient adhérer à des empreintes digitales déjà tâchées d'encre. Pour mieux pouvoir coloré le bout du nez d'un Annabeth assombri par le quotidien.  

    " Look, you're Rudoplh, the purple-nosed reindeer. ", siffle-t-il, serpent géant, vipère à cils. Ses paupières, assombries par du fard anti-maux de tête lui servent un clin d'œil et il s'éloigne, gagnant la hauteur de son lit et essuyant le reste  du violet à lèvre contre la surface blanche de son oreiller. Discordant.

    Il récupère précautionneusement l'oreiller, le froisse entre ses doigts, soucieux, hésitant, avant d'opiner, pour lui-même. Il est impuissant, souvent, toujours, face aux intempéries qui ravagent le boîte crânienne d'Annabeth. Il est impuissant, souvent, toujours, mais il n'en demeure pas moi présent, une stabilité dans le bordel qui se secoue sous les pieds de l'autre. Présent et distrayant.

    Il bondit vers Annabeth, son colocataire, son ami, cette personne qu'il voit lorsqu'il se lève et à laquelle il sourit avant de s'évanouir dans la nuit, et lui assène un violent coup d'oreiller contre l'épaule.

    " Oops. ", lâche-t-il, défiant.

    " Kinda seems like my hand slipped. "





      La date/heure actuelle est Mer 8 Mai - 20:27