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    Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

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    rp fini Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Dim 23 Aoû - 5:55

    Sunflower house.


    Au zéphyr soufflant l’appel d’une aventure, le jour nouveau apprivoise un monde inédit. Le solstice est depuis longtemps passé, et les jours aux nuits alanguis deviennent les aubes tardives, où la rosée ne s’évapore plus qu’au zénith. L’Irlande n’est en rien ce qu’il aurait aimé y trouver. La laine enveloppant ses épaules, celle d’une cape remise par l’un de ces hommes affables qui l’avaient accueilli en cette enceinte, ne donnait que l’illusion d’un cocon rassurant. Si le cauchemar avait trouvé à cesser, le rêve n’avait pour autant jamais commencé. Dans des songes troublés, dans le cœur perdu de la forêt et du monde, une clairière seule ne pourrait raviver la mélancolie douloureuse du cœur de sa vallée. L’eau n’y murmure plus des chants indigènes, la terre n’est plus rouge, sous la plante souillée de ses pieds nus. Il ne se souvient plus, si au matin levant, il était parvenu à boutonner le vêtement qu’on lui avait demandé d’enfiler. Un uniforme gourd sur sa silhouette longiligne et maigre d’avoir traversé un monde qui n’est pas le sien.

    Peut-être qu’une simple âme s’agiterait du désordre de son allure. Pourtant là, dans cet écrin d’un tissu clair, le nœud papillon porté sans prétention comme le lâcher d’un voile contre l’épine d’une mariée, épouse la ligne gracile de sa gorge brunie, réchauffée par le maigre souffle endormi de ses pensées.

    C’était une erreur grossière, celle de vouloir trouver le réconfort de la terre, là où les courants telluriques s’allient. Là où les plantes sont d’élégance si vive qu’il n’est plus possible de les ignorer, tant leurs arômes et leurs vertus dansent aux sens du moindre érudit s’étonnant de leur existence.

    Le soleil est une créature rassurante, enveloppant tendrement ses enfants dans l’étau protecteur de sa chaleur. Et si les jours s’étiolent dans le brouhaha cacophonique des élèves courant d’un cours à l’autre, d’une maison à sa voisine, il n’y a rien en ce monde qui pourrait perturber une quiétude si durement trouvée.

    Ou peut-être est-ce le craquement d’une branche. Le silence inquisiteur d’une âme égarée.



    Dernière édition par Senrhys Demissie le Lun 21 Sep - 0:45, édité 2 fois
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Dim 23 Aoû - 15:45


    Parfois, les arbres ébauchent un curieux ballet
    Imitent mon petit corps bercé par le vent
    Et le lierre murmure des mots familiers
    Pose sur la vie un regard d'enfant
    Une petite année écoulée, le temps de voir pousser l’arenaria verna entre les dallages, le temps de voir les fleurs tenter d’y éclore, tenter de couvrir dans l’ombre la mousse sous leurs pas. Elles sont arrêtées par le premier rayon, là où Lion peut encore y poser un pas. Les vagues vertes viennent stopper la terre, envelopper la pierre et Lion y glisse avec facilité. La rivière scintillante laisse voler les chuchotements lointains, des bouts de conversation, bouche à oreille quand les amants échangent leurs cœurs sous les glycines. Les manches retroussées, la chemise est tachée : des mains d’enfant ont cueilli les premiers pissenlits (ils portent son nom). Il n’y retrouve pas l’herbe haute, de quoi s’y cacher, allongé, vu du soleil uniquement. Et il est facile alors de repérer les sources de la nuit réfléchissant la lumière. Il est facile de trouver sous ses pieds les joyaux tombés sans qu’un autre n’y prête attention.

    C’est qu’il existe un chemin entre les arbres qui s’élancent – tentent-ils de percer le bleu étourdissant ? – et que si Lion le longe, il y trouve, oui, un visage à prendre entre ses doigts séraphiques.

    T’es pas mort.

    Minuit à douze heures, la lune tente d'embrasser le soleil sans jamais y parvenir. À quatorze ans, Lion n'est toujours qu'un enfant – il le restera longtemps. À quatorze ans, Lion possède encore son propre accent, les mots mâchés entrecoupés de français. La bouche coupe les mots du mieux qu'elle peut lorsque ses petits yeux s'enflamment de curiosité. À genoux, à l'envers, tenter de réanimer une fleur prête à se fâner.

    Qui t'es ? Ma mamie dit que les orties font dormir, mais pas quand tu t'allonges à côté.

    Et il sait coudre des couronnes de fleurs, courir le plus vite possible dans les champs à côté de la vieille maison, équeuter les haricots en chantant les réponses attendues, il sait s'emballer, construire dans des phrases sans virgules, s'élancer dans la tourbe et retenir son souffle. Compter jusqu'à trois pour espacer ce qui aurait dû l'être avant.

    Des fleurs posées à côté d'eux, le vent pour animer les feuille, elles dansent quand il tend l'oreille pour entendre le chant des vieux arbres. Lion remarque peut-être l'état du tissu, ou bien la coupe encore trop droite d'une tenue qui n'a eu le temps d'être portée à travers champs. C'est qu'encore, il observe doucement les airs de quelqu'un resté ailleurs. Et il sait qu'il a vu Ambrose.
    Comme une chanson dont les paroles lui échappe.

    Tu as été cueilli aussi.

    Pris dans les mirages des légendes, dans le rire des sirènes qu'on n'entend pas encore sauf depuis les falaises, main dans la sienne, il apporte un nouvel enfant. Cependant, Lion n'a jamais vu le soleil se refléter dans les terres d' Érèbe. Il est griffé par l'or qu'on lui a répété de ne jamais toucher. L'ombre de son corps vient percer le domaine du soleil.

    Lion posé si peu délicatement, tant pis pour la rosée, tant pis.

    On peut échanger comment on s'appelle.

    Paraît-il que c'est commun, paraît-il que c'est ce qu'il faut faire. Paraît-il que Lion pourrait posséder une petite partie d'un étranger en sachant seulement comment prononcer les contours de la chose. Et il laisse partir sa main, attrape à nouveau les fleurs cueillies ici et là, de quoi faire un bouquet pour la première personne croisée, de quoi tenter d'élucider le mystère des fleurs et de laisser le pollen se poser sur sa peau. Entre deux ongles, le jaune passe, le sourire s'allonge comme s'il n'avait jamais quitté son visage, miroite les reflets ambrés des boutons d'or. Quelles plantes pourraient s'agripper à la couronne d'un prince étranger ?
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Dim 23 Aoû - 19:07

    Sunflower House.


    Une caresse étourdie. Voilà tout ce qu’il aura fallu pour que Morphée ne devienne plus qu’une illusion, et que l’illusion perdue reprenne à son tour ses griffes acérées. Pourquoi prend-il peur en sentant ce contact contre son visage ? Des doigts potelés, salis de terre et de la sève des fleurs fraîchement cueillies, l’odeur de l’herbe coupée à l’horizon, des blés dorés par le soleil tout un été durant. L’ambre s’affole sur la toile d’hématite troublée par le froid mordant d’un automne qui ne demande qu’à rejoindre son aîné, courant éperdument après le soleil, épuisant la terre, brûlant ses ressources. Le terme approchant d’un cycle perpétuel. Et dans l’ocre sacré des feuilles qui ne tarderont plus à voler l’émeraude des parterres abondants.

    Sa vue n’est pourtant pas surprise par l’enfer ou les affres du ciel, non. Devant lui, sur ce visage arrondi, le miel noirci luit au creux d’orbes curieuses, là où des reflets andrinoples s’amusent d’une danse exquise dans l’ébouriffé toupet surplombant l’aspect trop doux d’un enfant. Mes ses doigts sont déjà tendus, là où ses phalanges se tordent contre ses côtes, comme pour se défendre, se protéger, de quel mal, il n’en a cure. Tout semble si terrifiant, ici-bas. Mais devant ses yeux encore endormis, comme un ouragan étirant dévastation sur son passage- non. Comme un jeune soleil s’élance, fauve maladroit et dissonant. Une créature qui n’a d’onirique que des rêves fantasques, des vocalises scintillantes, et l’or de la terre au creux de ses doigts.

    Et dans la lueur du jour, dans le sourire timide d’une découverte, le regard perdu de Senrhys se pose sur lesdites orties. Il n’avait reconnu que le nom de la plante, au milieu de tout ces mots emmêlés. Dormir ? Oui, il s’était bel et bien endormi près des orties. Incliner la tête sur le côté, sentir le léger tiraillement le long de sa nuque, là où elle avait pris l’angle inexcusable du tronc d’arbre contre lequel il s’était assoupi. Ah… Il ne comprend pas ses mots, mais reconnaît les traces d’un enfant ayant joué dans la terre, ses doigts chauds enroulés autour des tiges pleureuses de fleurs sauvages. Il ose tendre les doigts, effleure les pétales délicats d’un oxalis aux lignes vibrantes de vie, la courbure régale d’une branche de fougère, et son visage se fend d’un léger sourire. Le soupir d’une mélancolie criante, quand bien même la ligne de ses yeux s’adoucit, apaisée de reconnaître ce qui n’est pas de chez lui, mais ce qu’il rêve d’apprendre à apprivoiser.

    C’est sans doute pour cette raison et celle-là seule qu’il ne prend pas la fuite. Qu’il ne trouve pas un énième refuge loin du reste des hommes. Pourtant il ne trouve pas la force de recroiser ses yeux, observe ses lèvres se muer de paroles qu’il ne comprend qu’à mi-mots, et dans l’infantile formulation d’une vérité si juste, Senrhys pense reconnaître des mots qu’il a lu à maintes reprises dans ses livres.

    Là où l’autre s’est vautré dans l’herbe, lui se redresse avec timidité, tirant du bout de ses doigts contre la cape couvrant ses épaules, voilant la maladresse évidente de cette chemise au boutonnage désarçonnant. Il n’est pas de ce pays, pas de ce monde. Mais il essaie, tente, humecte ses lèvres et pose ses yeux sur le sol, là où les racines dévoilent la terre humide. Là où du bout de ses doigts fins, il trace doucement les lettres de son nom. Lui est imbécile, oublie, embrumé par le sommeil, que les lettres de son pays natal ne sont pas celles qu’un albâtre peut comprendre. Trace ces lignes courtes et sèches, celles d’un Amharique parfait, celles des runes magiques qu’il connaît comme chacun de ses propres os. La pointe de son index ralentit dans la saleté, sous lui, la terre semble s’éveiller à quelque chose qu’il ne saisit pas. Il ose doucement ôter ses doigts pour voler la main de l’autre, petite, pâle, abîmée et pourtant si réelle, retraçant le passage des lettres du bout de ses arpions chétifs.

    Il n’est pas de ce monde, mais sa délicatesse est celle d’une bête sauvage en croisant une autre. Une proie reconnaissant son pair. Un étranger rencontrant l’étrange. Une symphonie aux notes qui ne demandent qu’à être chantées. Il relâche la peau diaphane qu'il avait prise captive et baisser la tête, le voile délicat d'ébène voilant son regard un rempart à son inquiétude. Et dans un seul élan de courage, ses doigts se relèvent, tâchés de terre, et se posent sans la moindre menace sous les lèvres de l'autre garçon.

    Dis-moi ton nom. Chante-moi les contes de ces terres. Donne-moi le droit d'exister dans tes yeux. Même un bref instant. Même le temps d'une nuit sans lune.



    Dernière édition par Senrhys Demissie le Ven 28 Aoû - 23:27, édité 1 fois
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Dim 23 Aoû - 22:53


    Parfois, les arbres ébauchent un curieux ballet
    Imitent mon petit corps bercé par le vent
    Et le lierre murmure des mots familiers
    Pose sur la vie un regard d'enfant
    Tomber dans l'inconnu, les mains pour essuyer la chute, les genoux griffés d'aventures innocentes n'a sans doute pas d'importance. Lion a été élevé sans connaître le danger, il est encore protégé des embruns d'amour et l'odeur ne semble s'en aller. C'est aussi qu'on lui appris à laisser ses yeux voir ce qui demande à l'être. C'est aussi qu'il contemple sans un mot les muscles qui se tendent pour exécuter les gestes bénins. Des mots écrits dans l'air soulevé quand on entend que ceux qu'on voudrait entendre. Encore, tenter d'entendre le temps filer, voir les fils d'argent s'agiter et la tapisserie s'y révélera. Alors, il suit les doigts, suit la courbure d'une trajectoire incertaine, le début d'une phrase qui se tresse. On révèle à Lion le bout d'un secret.

    Sa grand-mère lui a expliqué comment tenter de déchiffrer ce qu'on ignore et ses mains ont glissé plus d'une fois sur les nœuds des arbres pour tenter d'y démêler quelque chose. C'est comme enfermer dans ses souvenirs l'instant où on a su lire dans les yeux de son voisin. C'est comme décrire quelqu'un sans qu'on ne puisse réellement réussir à retracer le portrait qu'on tente de dompter. Alors, oui, Lion tente de graver la valse presque parfaite, celle qui ne saura durer dans le temps, celle qui s'enfuira dès qu'il baissera la garde, dès qu'on viendra chercher la chose pour la remplacer par un autre souvenir. Et puis le pacte est scellé.

    Il faut d'un doigt apprendre la finesse du mystère là où Lion ne sait réellement danser. Les fantasmagories se dessinent dans une gestuelle assurée avant de mourir une fois la peau relâchée. Les notes ont été déposées à leur place et le monarque d'onyx gravé dans le cœur la mélopée qui ne sortira de ses lèvres.

    Et tout reprend vie. Doucement, les traits se façonnent pour être nouveaux. Doucement, les yeux s'écarquillent pour que la chaleur s'en éprenne à nouveau. Lion bondit sans aucune proie. Les pieds ont du mal à rester sur place, il ne sait pas danser, non. Lion sait cependant, passer entre les courants d'air et tenter d'expliquer ce qui vient de se passer.

    Tout comme ça.

    Il affirme alors qu'il y met ses bras. Jusqu'au bout des doigts, le dos s'y tend et dans les petits tourbillons il y a les notes incomprises qu'il faut essayer d'assortir à ce qui s'est transmis. Mélange de mots ou de tourbillon, voix en instrument et sa propre magie à lui qui se rédige plus facile dans les airs, qui se partage d'une oreille ou d'une embrassade soudaine, les pieds se chassant en bas. Petit bout de corps et bouche s'enfuyant, le son se tordant. Et les yeux s'y ferment.
    La lumière chantera pour le prince des aurores se mourant au loin.
    Des petits espoirs déposés pour lui à chaque fois que les lèvres se touchent.
    Avant que la respiration reprenne et que le souffle passe la bouche.
    C'est comme ça que l'enfant voit, des dégradés dans la voix.
    Charabia déguisé, des bouts de toi qui perle à chaque son, des patchworks de ce qu'on dit sorcellerie, des couleurs à deviner, à nommer pour qu'elle puisse nommer la teinte qu'il voudrait créer au fond de son estomac.

    Et moi, je suis comme ça.

    Pause.
    Un sourire et puis deux
    Autres pas.

    Lion est plus court, plus facile à résumer. C’est qu’il n’y a pas tant de mystère dans la simplicité. C’est qu’il y a plus de magie à imaginer ce qui pourrait un jour sortir d’une gorge embrumée et ce qu’on pourrait mettre comme mots sur le fond des yeux d’une personne qui ne parle qu’avec eux.

    Lion !

    Et Balthazar aussi dans les fragments de mémoire, quand son père le prend dans ses bras, quand sa mère lui dit que ça ira et qu’il verse des larmes quand plus rien ne va. Il revient dans une enjambée, déjà tout oublié.

    Pas tout pareil. Et ça se dessine tout court.

    Il ne lui fait qu'un instant pour tracer la crinière. Quatre lettres dont le passé est oublié. Quatre lettres pour accompagner le reste, pour qu'ils soient l'un à côté de l'autre, perdu sur la terre et donné à la poussière.

    Le petit doigt retrace doucement ce qui constitue le nouveau toi, encore la bouche laisse échapper des sons à chaque vague pour se mêler à la mer. Et à la fin, encore, le silence se meurt. Et les yeux se lèvent quand le rideau se baisse. Incertitude quand les plis naissent entre dimanche et samedi. À plat ventre, les bras tentent d'attraper le bout des bois et la chemise vient à la place. Du bout des doigts, remettre les boutons à leur place. Les lignes blanches s'alignent. Lion n'ose pourtant presque pas monter jusqu'au cou, comme un interdit.

    Alors, il prend des allures de changelings. Alors, il se redresse à son tour, imitation parfaite. Il défait le nœud de sa propre cravate ayant survécu aux outrages qui lui ont été faits. On lui a appris, une fois. C'est qu'il n'a pas spécialement prêté attention : il revoit encore les personnes qui s'agitent pour accueillir un nouvel enfant abandonné par Ambrose aux portes des mirages. Lion a choisi d'oublier de porter ce qu'on lui impose, Lion a choisi de faire des nœuds comme bon lui semblerait. Pourtant, il prend doucement le temps de répéter les gestes effectués par nombre de ses camarades au réveil, pendant qu'il les regarde faire. Lion fait de sa cravate un nœud papillon. Lion laisse pencher à son cou, une imitation imparfaite.

    Comme les leprechauns.
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Lun 24 Aoû - 3:10

    Sunflower House.


    L’observer comme on contemple l’envol d’un oiseau. Une envolée malhabile et encore nichée dans ce duvet délicat de l’enfance. Si les gestes sont maladroits, brusques, peut-être un peu poétiques, aux yeux d’un enfant des rituels aborigènes. Senrhys le regarde et se surprend timidement à se relever, à laisser la dynamique des corps suivre celle si naturelle de l’enfant. Leur différence de taille est si flagrante à cet instant, là où tout les oppose, de leurs carnations à leurs croyances. Mais dans le regard tendre qu’il pose sur cette fleur dansant sous les rayons d’un soleil d’obsidienne, le sauvage trouve la candeur d’une chose qu’il aimerait apprendre à connaître. Une douceur qui ne l’effraie pas comme ces lignes noires, tracées en des cages de fer et d’encre.

    Devant lui se dresse un cygne noir qui jamais n’a pu trouver entrave à sa liberté. Une créature si délicate que les fleurs au creux de ses mains sont une extension de sa chair. Comme si l’ésotérisme voulait prendre racine au creux de ses paumes, danser sur le son de sa voix, rire et pleurer dans l’éclat chérubin qui luit dans ses prunelles enfantines. Et lorsque ses genoux fléchissent sous l’ode de son chant, Senrhys reste béat devant l’illusion d’une divinité s’étant échouée devant son regard ingénu.

    Alors peut-être se trouve-t-il déçu lorsque le bal prend fin. Peut-être a-t-il peur que sa réaction ne soit pas la bonne. Mais là où ses yeux sont posés, les doigts clairs dessinent des lettres qu’il reconnaît de cette langue qui n’est pas la sienne. Et si l’inquiétude tire son regard, il laisse échapper un son blessé, presque étouffé par son souffle, comme un animal pris au piège. Quel imbécile avait-il été, lui l’inaudible, l’abstraite réalisation que l’on ne peut pas échanger les mêmes mots. Alors son cœur se tord, se déchire, se brise et lire ce dessin d’une ligne souillée, lire que Lion est un nom aussi féroce que cet être est pur lui fait se mordre les lèvres.

    Pourquoi ses doigts tremblent-ils ? Pourquoi approche-t-il ?

    Dans l’arrêt subreptice du temps, la lueur du silence illumine la crinière broussailleuse de l’enfant, et Senrhys, pétrifié, observe ce geste si naturel. Cette main offerte. L’habilité avec laquelle il replace toutes les erreurs qu’il ne sait lui-même corriger. Et dans la torsion complexe du tissu à la gorge du petit être, Sen se surprend à essayer de l’imiter, le bout de sa langue visible contre sa bouche pincée. Plusieurs tentatives infructueuses ne mèneront qu’à un simple nœud de lacet, débraillé, inélégant mais le temps d’un court instant, son visage s’illumine d’un sourire amusé. Parce qu’on lui avait donné le choix. Parce qu’on n’avait pas forcé sa main, forcé la volonté d’un autre sur lui. Non, Lion était différent. Était un miroir trop parfait qu’il faudrait protéger. Et si Senrhys est imperfection, son rire, même dans le silence le plus absolu, réveille un sentiment de soulagement trop vrai.

    Les mots de Lion ne font pas de sens, mais pour tout ce que paroles ne veulent rien dire à son oreille, il n’est plus contraint de jouer un rôle. Alors cette fois, il recommence, trace sous la crinière d’un animal connu les lignes de son propre prénom. Et lorsqu’une fois fait, il ose croiser le regard de Lion, il ose saisir l’une des fleurs de son bouquet, et les couleurs si vives d’une fleur attirent son attention.

    Les mains de Senrhys sont froides lorsque d’un sourire, il faufile la tige d’une fleur contre l’oreille du gamin. Et s’il caresse sa joue, inclinant sa tête en sa direction en signe de déférence et de sollicitude, il ne relâche pourtant cette fois pas son contact.

    Peu importe que le temps s’écoule encore. Dans l’écrin confiné de cette bulle qui les entoure, là où leurs souffles se mêlent au ressac du vent entre les branches, Senrhys peut croire, même éphémèrement, qu’il a trouvé la protection d’une âme qu’il ne méritera jamais. Leurs corps proches s’enchevêtrent dans le contact palpitant de deux vies désunies de solitude pour les ramener dans l’opposée fortitude qu’un jour, peut-être, les lignes de Lion s’emmêleront à celles de Senrhys. Là où la terre est une mère protectrice. Là où deux mondes s’écrasent l’un contre l’autre. Là où contre son cœur, l’un grave sa chair du nom de l’autre.

    Et Lion, comme une encre indélébile, brûle sa trace contre la fragile innocence du diable à peine sorti de sa boîte.



    Dernière édition par Senrhys Demissie le Ven 28 Aoû - 23:27, édité 1 fois
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Lun 24 Aoû - 6:16


    Parfois, les arbres ébauchent un curieux ballet
    Imitent mon petit corps bercé par le vent
    Et le lierre murmure des mots familiers
    Pose sur la vie un regard d'enfant
    Là où ils s'allongent les herbes plieront et puis tout redeviendra. Là où les paroles s'échangent sans qu'il ne décoche un mot, ils reviendront. Et c'est à la fin de sa première année que Lion encore chérubin trouve pour qui psalmodier les embruns, les champs vermeils et la marée des prairies tentant d'avaler l'humain. C'est qu'il est le premier à se faire consacrer, c'est que glisse derrière l'oreille ce qui n'a pas encore fané depuis des années, c'est que loge encore le touché et la tiédeur d'une paume presqu'oubliée. Enserrant son cœur, toujours, les ruines d'une comptine qu'il tente de reconstituer. Mais là-bas, dans le passé, il n'a pas encore pensé à ce qui adviendra. Et qu'encore maintenant, il ne sait pas. Lion regarde encore les lumières valser et les rayons passer entre les branchages.

    C'est qu'il ne peut qu'approuver d'un sourire. On lui a appris et c'est comme ça. Yeux innocent se ferment un instant, félin embrasse le toucher d'une joue rosée avant d'y laisser goutter le reflet d'un rire. Et doucement, de ses doigts, il agrippe le poignet du complice. Un instant, s'agripper à ce qui ne sera plus qu'un souvenir. Un instant, sans jamais avoir le droit de savoir ce qui passe au cœur. Un instant, avant qu'il ne s'approprie la main descendue là où il peut la tourner, inspecter les lignes tracées là. Lion ne sait différencier la ligne de vie de la ligne du destin. Il y place seulement son index pour en faire le tour. Dans la maison où les fleurs naissent, il faudrait sans doute fermer la porte pour les laisser s'évanouir sans un mot. Lion les laissera pousser sans se douter de leur existence.

    Si tu me donnes des mots bien tracés peut-être que je pourrais apprendre.

    Nouvelle plante à son arc, Lion pourrait coudre les plus belles phrases de langue particulière, de ce qui est à lui et à d'autres, de ce qui n'appartient à personne.

    Je pourrais te donner des choses aussi.

    Il pourra lui prêter sa voix, la ranger au fond d'une boite pour qu'ils puissent se l'échanger ici et là. Les petits papiers où il dépose les mots pour le garçon de la nuit sont gardés secret, presque jamais fredonné de peur que la nature s'en empare. Lion ne connaît que d'images les presque vérités. Les petits pieds battent dans l'air un instant. Il abandonne sa prise et encore reviens sur ses genoux.

    Lion tire les fleurs aux plus belles tiges, une à une. Lion les tord avec attention, les yeux baisés en épargnant les pétales, en épargnant le cœur, les sauver du mieux qu'il peut. Les immortelles savent se tenir en vie ou bien encore ne veulent-elles pas disparaîtres une fois coupées, il sait. Mais c'est qu'il y mêle d'autres fleurs, choisies par préférence qui finiront par mourir à leur tour. Bouquet de sélam sans qu'il ne dise jamais ce qu'il y cache alors.

    Tu peux en prendre de celles qui sont les miennes.

    Lion indique à l'autre avant de le sacrer à son tour. Deux petites mains déposent alors, les bouts d'une première confession, du faux or et des bijoux bruts liés entre eux. Deux petites mains qui atteignent le sommet de son crâne, diadème de fleurs et de plantes liées, joyaux éphémères perchés là pour s'assortir à la silhouette d'un presque roi.

    Si tu veux essayer.

    En tailleurs, un instant, bras ballants. Et puis les prunelles d'enfants n'ose pas quitter l'œuvre peinte là. Il s'y résigne pourtant, Lion, avant de reprendre les activités commencées et d'y joindre toujours, les paroles de sa grand-mère répétées dans des couplets gazouillés.
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Mer 26 Aoû - 2:28

    Sunflower House.


    A l’école de la vie s’invite un rituel que Senrhys n’avais jusque-là jamais connu. Il existe quelque chose dans cette clairière qu’il ne saurait expliquer d’un autre terme aussi mijaurée que providence. Leurs doigts liés lui arrachent un frisson, là où ces doigts d’albâtre tracent un sillon brillant sur la ligne de son destin, et l’ombre s’étouffe sous la lueur radieuse des rires enjôleurs d’un ange tombé du ciel. Si les palabres n’ont pas de sens, ou n’ont à ses oreilles pas la logique qu’il souhaiterait qu’elles aient, il suit pourtant minutieusement le parcours de leurs deux chairs mêlées et s’apprivoise au toucher d’un autre. Se rappelle que toutes les mains ne sont pas des poings. Que tous les regards ne sont pas jugement.

    Il hoche la tête avec hésitation, incertain quant à son avenir, quant à savoir si dans les maigres lignes courant ses paumes, il existe une histoire que la culture de l’autre peut expliquer, là où lui ne trouve toujours pas de sens. Là où sa ligne de vie se casse et efface sa ligne de chance. Là où plus rien n’a de sens si ce n’est le fourmillement timide qui parcourt son épiderme et s’évanouit aussi vite que l’échange se tait. Senrhys relève les yeux, s’étonnant à regretter son contact, voulant en apprendre davantage de cet oiseau curieux qui chante dans une langue qu’il accepterait de ne pas comprendre toute sa vie, si on lui promettait qu’il pourrait se nourrir de ses mots pour l’éternité. Comme si la froideur de la langue s’était étouffée dans le jargon entrelacé d’un souffle de vie. Comme si dans ses paroles, dans ses chansons, une muse s’était invitée, insufflant un souffle nouveau à tout ce qui l’approche et l’attise.

    Mais la peur s’invite à nouveau lorsqu’il lui dit qu’il lui donnera des choses. Cette idée d’être redevable mais de n’avoir rien à rendre en retour. Que quelque part, il n’est pas assez bien, ne le sera assez, n’est pas ce que l’on attend. Déglutir lui fait presque mal, mais les doigts du jeune fauve brodent déjà une nouvelle histoire, tissent dans une litanie d’échos et de tintements ruisselants les aventures d’un noveau jour. Il se souvient d’avoir cousu ces mêmes ornements, enfant, dans la vallée. Et lorsque la couronne doit être posée sur sa chevelure, Senrhys baisse la tête, acceptant l’offrande, souriant dans le plus beau des silences. Il écoute ses mots et prend ses mains potelées, en embrassant les doigts, fermant les yeux et respirant l’odeur de la terre et des dieux contre la peau chaude et baisée par le soleil.

    Peut-être qu’un jour je pourrai te faire roi à ton tour. Te rendre à ta tribu, à ton royaume. Effacer cette touche de sel dans tes notes, filer le plus bel or du monde pour l’accrocher dans tes cheveux. Un jour, sûrement, je saurai te rendre l’évasion que tu m’as donnée. Mais aujourd’hui, laisse-moi seulement n’être que ton serviteur.

    Relâcher ses mains et timidement s’emparer de l’herbe au sol. Il n’a jamais su œuvrer des fleurs, lui n’a connu que les blés des bords de l’Omo, les folles glycines des ravins ardent. Mais entre ses doigts, le nattage prend vie sans peine. Une ligne d’un imbroglio satisfaisant et simple. Quelque chose qui ne ment pas, tant la chlorophylle crisse sous ses doigts. Il ne dit rien, écoute le rossignol posé devant lui, perché dans la forêt comme si l’endroit tout entier lui appartenait. Et s’il oublie le vent et le murmure sacré des arbres, c’est uniquement parce qu’il n’en a que pour ces souffles exaltés et ces paroles enchantées.

    Perdu à son ouvrage, il vient après quelques instants caresser le côté de sa main, lui intimant d’un son ténu et timide de cesser sa besogne. Et d’un lien aussi tendre que le sont les brins de jade dansant sous le vent, il noue un bracelet de nature contre sa peau halée. Il ne vaut pas mieux que ce simple geste. Mais lorsqu’il le relâche, Senrhys porte ses mains contre son propre torse, là, contre son cœur, et dans un geste d’une emphase délicate, les étends à nouveau, paumes ouvertes et offrantes à Lion.

    Moi aussi je te donnerai tout ce que j’ai.

    Et même le soleil couchant à l’horizon, rougit des premiers émois de deux mondes si opposés se rencontrant enfin.



    Dernière édition par Senrhys Demissie le Ven 28 Aoû - 23:27, édité 1 fois
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Mer 26 Aoû - 15:52


    Parfois, les arbres ébauchent un curieux ballet
    Imitent mon petit corps bercé par le vent
    Et le lierre murmure des mots familiers
    Pose sur la vie un regard d'enfant
    Il noue à son poignet des fractions de lœss et de flore nattée. Lion y pense. Lion peut y revoir l'herbe docile et les larmes roulant sur ses joues, sillage d'enfant. Lion y revoit la silhouette coupée dans le lointain, tout ira bien. C'est bien plus pourtant, quelque chose à saisir de ses petites mains, quelque chose à vouloir posséder et à jamais s'en vouloir de le penser. Les plus beaux oiseaux chantent mieux lorsqu'il n'y a aucune cage pour presser leurs cages thoraciques, les plus beaux oiseaux finissent toujours par s'envoler. Enfant, ici, il y a trois ans, qu'en pense-t-il vraiment ? Balthazar n'a pas encore tous les vocables pour exprimer aux plus belles epiphyllums ce qu'on insinue là. Lion sait que ce sont des choses qu'on ne demande pas. Et quand il saura, il hésitera.

    Alors, on s'arrête. On laisse passer l'air, la tempête qu'on n'entend pas. Lion ne sait pas encore exprimer avec le corps si ce n'est pas pour valser. Lion ne sait pas faire aussi bien que l'ange à l'auréole sauvage. Il sait pourtant, joindre ses doigts aux siens, saisir l'invitation avec sincérité, toujours avec des grimaces de joie certaine. Il faut lier les deux regards, maintenir la rencontre quand il n'entend plus que le néant pour y associer les plus beaux silences. Pourquoi les amants ferment-ils les yeux, ne serait-ce qu'une fois ? Pourquoi laissent-ils leurs prunelles se fuir dans des étreintes désirées ? Lion le sait. C'est qu'on ouvre si facilement les paumes, qu'on repousse facilement les siennes pour s'aventurer plus loin. C'est qu'il y a du beau quand on laisse soudain s'enfuir ce dont on est sûr pour le troquer le tout contre toi plus près de moi. C'est qu'il noue à son cœur un peu plus que les tresses enfantines, l'eau du diable renversée pour qu'il tente de saisir le plus beau. Lion sans doute peut y trouver le plus beau des enchantements pour sa majesté et plus tard toujours se demander s'il y a succombé à son tour sans vouloir rien n'en étouffer. Lion passe ses mains derrière le dos des aurores. Lion laisse passer les parfums du lys, la royauté et les étoiles à son nez. Il accroche encore ses doigts à la cape qui aurait pu le dissimuler auparavant, si vite oubliée. Il laisse filer un rire de plus, pris à la toile pour être dévoré. Le son dévale avant de se faire oublier par les tambours du fond d'une poitrine qui n'est pas la sienne. Et voilà pourquoi, ils ferment les yeux plus d'une fois. Qu'adviendra-t-il lorsque seule la chair restera ?

    Voilà, c'est fini, il restera là jusqu'à ce que tout s'écroule. Voilà, c'est fini, il n'existe plus que le refuge des lilas perçants la poitrine, des tournesols longeant le mur de ta maison à toi. Toujours, un peu plus serrer ce dont il réussit à s'emparer pour oublier. La gêne n'existe pas, pas encore ou peut être jamais. Toujours, plus d'un instant, se demander ce qui pourrait être plus proche de ça. Lion décide d'en faire une chanson. Lion décide que ça sera comme ça et qu'il passera de nouveau été avec des notes griffonnées en pensant au silène penché pour tenter d'apercevoir les fleurs en pleine éclosion, juste une fois.

    Balthazar laisse pousser doucement ce qui ne devrait pas.

    Avec plus que douceur, il rapproche son corps. On ne peut véritablement saisir ce qui se passe à l'intérieur des plus belles silhouettes. Un instant, il relève la tête, réfléchir à ce qui décrirait l'autre maintenant, y penser encore plus tard, toujours y penser plus tard (et même dans l'instant). Les chérubins s'en mêleront. Si le temps passe, il faudra le saisir avec autant d'amour qu'à présent.

    Moi aussi...

    Moi aussi, j'aurais voulu venir te chercher quand tu n'étais pas là.

    Mais c'est trop tard et il n'est pas celui-là, ne sera jamais celui-là. Autant être quelqu'un d'autre. Mais qui voudrait être Lion et qui Lion voudrait-il être ?

    Moi aussi, je pourrais venir te chercher quand ça n'ira pas.

    Lion ne cessera jamais d'être là, toujours là, d'appeler son nom quand le son sera devenu connu de tous (juste à lui ici), toujours, laisser porter sa voix pour qu'il se retourne juste pour lui. C'est qu'il connaît le début d'égoïsme dont il n'avait jamais entendu les vibrations jusque-là. C'est qu'en desserrant un peu l'emprise, il a du mal à se défaire à nouveau de ce qu'il voit et de ce qu'il peut saisir autrement que comme ça. L'innocence brisée, reconstruite en autre chose qu'on ne chante pas.

    Je suis sûr que ça sera comme ça.

    Cette fois s'enfuir pour retourner là où il était avant de donner ses premières réponses si maladroites. Lion pose le menton sur une poitrine qui n'est pas sienne, entre deux bras pour cadrer les admirations qui se manifestent. Lion tente de ne pas y mettre du plus compliqué quand l'instant surgit à nouveau et qu'on emporte son pouls à lui – que quelqu'un vienne le sauver. Lion soupire aussi, expirer l'air qui comprime les organes et tout transformer en éclat cristallin. Oui, vénérer un instant, l'étrange beauté et le mystique, les sorcières penchées pour concocter les philtres de désir, vénérer la mâchoire qu'il voit et la chevelure qu'il pourra caresser s'il n'avait pas presque peur de relâcher l'emprise. Et puis, oui, fuir, décamper comme ça. Les yeux qui se perdent à nouveau entre l'aisselle et la le buste, les fermer avec fermeté pour penser juste à la tiédeur d'un corps qu'on ne tentera pas de chérir avant longtemps.
    (( Something's in the air
    It gets me every time
    The look that's in your eyes
    Is so ...
    so ... ))
    // SUNFLOWER HOUSE
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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

    Message par Invité Jeu 27 Aoû - 2:00

    Sunflower House.


    L’étreinte est aussi délectable qu’un bain de soleil dans ces landes pluvieuses. Mais il n’existe aucune cape apte à amener à Senrhys pareil ressenti. Il gémirait presque de douleur, de pleine à l’idée que le temps de quelques secondes volées, il pourrait être la personne que Lion voudrait réellement garder dans ses bras. Sentir la braise et les tournesols dans ses cheveux, les blés et le maïs en plein été. Comme si dans un seul être il pouvait retrouver l’odeur des champs du sud de la France, des épis séchant au soleil sur les bords du Nil. Senrhys oublie qu’il ne mérite pas cette attention. Referme ses bras à son tour sur l’enfant et le préserve du mal, le cache du reste des astres au creux de ses bras.

    Alors il laisse le son ténu d’un souffle repousser les mèches folles du plus jeune, ferme les yeux et s’enamoure un instant d’avoir obtenu plus qu’il ne mérite. Alors il laisse l’oiseau étrange nicher au creux de ses bras. Lui donne dans ce coin de tendresse inopinée, tout ce qu’il a de plus sincère à lui octroyer. Il embrasse sa tempe et le laisse retrouver le chant de son cœur, là où Senrhys n’a plus de voix, là où il ne trouvera jamais les mots. Il n’a que ce petit écrin de douceur, ce cocon où là, près de son torse, Lion est une chaleur plus rassurante que tout ce qu’il a connu jusqu’ici. Et il opine du chef, cache son visage contre lui et lui répond de ses plus ferventes pensées.

    Merci. Merci d’être venu. Merci d’appartenir à mon monde même le temps de quelques chants d’oiseaux.

    Et si dans les secondes qui passent, aucun de vous deux ne trouve le besoin de repousser l’autre. S’ils ne trouvent pas la nécessité d’échanger plus qu’un peu de chaleur et de réconfort. Si Senrhys comprend dans son propre silence apaisé qu’il peut appartenir à quelqu’un si ce n’est pas à un endroit fixe, alors peut-être que cette école était un réel miracle. Peut-être qu’Ambrose l’avait réellement sauvé. Peut-être que sa salvation porte le nom de Lion.


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    rp fini Re: Sunflower house ◊ Ft. Lion [2017]

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