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Bientôt deux semaines depuis ton entrée à Hellébore.
Les journées d’été défilent tandis que ton jeune esprit s’habitue à ces lieux fantastiques ; la singularité d’Hellébore avait d’abord attisé ta méfiance enfantine — à l’affût du moindre danger, à l’affût de la moindre étrangeté. Car en dix années d’existence, jamais de telles fantaisies s’étaient présentées sous tes yeux ébahis. Le regard se perd encore et encore dans les paysages qui s’offrent à toi, cette vue qui t’emplit d’un intérêt émerveillé ; tu as la sensation d’avoir atterri dans ta nouvelle demeure, et de consacrer les premiers jours à tout découvrir en détails. Car ici, tout suscite l’enthousiasme pour un être ignorant des secrets de cet univers excentrique. La magie dans son ensemble, les créatures fantastiques, chaque soupçon d’enchantement susceptible de te séduire...
Néanmoins le détail le plus extraordinaire,
est que tu as tissé un lien d’amitié avec l’un de tes pairs.
Il répond au prénom d’Asmodée, un garçon comptant plus de bougies soufflées mais vierge de connaissances au sujet d’Hellébore. Il comptait parmi les élèves visitant les lieux afin de s’y familiariser tout doucement ; cela semblait facile, si facile lorsque l’on ignorait tout de toi, comme si l’on commençait une nouvelle histoire sur un papier blanc. Il semblait perdu, lui aussi.
Et il n’a pas fallu longtemps pour qu'une rumeur s’ébruite et pénètre dans tes oreilles attentives.
“Tu as entendu ?
Il paraît qu’Asmodée serait un homocule”
Le visage fendu d’un large sourire ardent, tu dévales brutalement les couloirs ; la curiosité propre à la jeunesse s’excite et s’enflamme tandis que le crâne s’abreuve de questionnements incessants. Tel un scientifique passionné par ses fascinantes recherches, on rêve de décortiquer chaque élément afin d’étoffer notre vision du monde ; alors on court comme on peut, tel un enfant impatient d’aller rejoindre ses compagnons de jeu. Les chaussures usées tapotent l’herbe sèche du parc afin d’y retrouver le nouveau lien tissé ; la main se lève pour se poser brutalement sur son épaule — il paraît que ce geste est ordinaire entre connaissances —, tu t’écries joyeusement.
— Eh Asmo ! Asmo ! Courte pause. Salut !
Petit garçon inadapté, tu uses déjà des codes de familiarité de façon précipitée.
Reprenant légèrement ton souffle et retirant ta main, tu poursuis hâtivement :
— C’est trop grand ici, j’me suis perdu avant de trouver le parc.
Les grands yeux brillants plongeant dans ses prunelles, cherchant à engloutir chaque particularité de son aspect, chaque dissemblance qui contrasterait avec ton humanité. Quelques secondes de silence s’écoulent avant que tes lèvres se délient.
— Eh dis ! Dis ! J’ai entendu des trucs trop cool dans les couloirs, tu sais ? Faut trop que j’t’en parle !
Allumant tristement la mèche,
d’une relation éphémère.
date — été 2013
Les journées d’été défilent tandis que ton jeune esprit s’habitue à ces lieux fantastiques ; la singularité d’Hellébore avait d’abord attisé ta méfiance enfantine — à l’affût du moindre danger, à l’affût de la moindre étrangeté. Car en dix années d’existence, jamais de telles fantaisies s’étaient présentées sous tes yeux ébahis. Le regard se perd encore et encore dans les paysages qui s’offrent à toi, cette vue qui t’emplit d’un intérêt émerveillé ; tu as la sensation d’avoir atterri dans ta nouvelle demeure, et de consacrer les premiers jours à tout découvrir en détails. Car ici, tout suscite l’enthousiasme pour un être ignorant des secrets de cet univers excentrique. La magie dans son ensemble, les créatures fantastiques, chaque soupçon d’enchantement susceptible de te séduire...
Néanmoins le détail le plus extraordinaire,
est que tu as tissé un lien d’amitié avec l’un de tes pairs.
Il répond au prénom d’Asmodée, un garçon comptant plus de bougies soufflées mais vierge de connaissances au sujet d’Hellébore. Il comptait parmi les élèves visitant les lieux afin de s’y familiariser tout doucement ; cela semblait facile, si facile lorsque l’on ignorait tout de toi, comme si l’on commençait une nouvelle histoire sur un papier blanc. Il semblait perdu, lui aussi.
Et il n’a pas fallu longtemps pour qu'une rumeur s’ébruite et pénètre dans tes oreilles attentives.
“Tu as entendu ?
Il paraît qu’Asmodée serait un homocule”
Le visage fendu d’un large sourire ardent, tu dévales brutalement les couloirs ; la curiosité propre à la jeunesse s’excite et s’enflamme tandis que le crâne s’abreuve de questionnements incessants. Tel un scientifique passionné par ses fascinantes recherches, on rêve de décortiquer chaque élément afin d’étoffer notre vision du monde ; alors on court comme on peut, tel un enfant impatient d’aller rejoindre ses compagnons de jeu. Les chaussures usées tapotent l’herbe sèche du parc afin d’y retrouver le nouveau lien tissé ; la main se lève pour se poser brutalement sur son épaule — il paraît que ce geste est ordinaire entre connaissances —, tu t’écries joyeusement.
Petit garçon inadapté, tu uses déjà des codes de familiarité de façon précipitée.
Reprenant légèrement ton souffle et retirant ta main, tu poursuis hâtivement :
Les grands yeux brillants plongeant dans ses prunelles, cherchant à engloutir chaque particularité de son aspect, chaque dissemblance qui contrasterait avec ton humanité. Quelques secondes de silence s’écoulent avant que tes lèvres se délient.
Allumant tristement la mèche,
d’une relation éphémère.
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