Joséphine // i have a dream...

Une transpiration intense, mes yeux révulsent, je n'étais pas préparé, à aucun moment de ma vie, à subir une pareille sensation. Ce n'est pas tant la douleur, c'est l'effet de tout simplement m'envoler, de sombrer peu à peu dans l'oublie, l'oublie des autres, l'oublie de qui je suis. Je me berçais d'illusion en pensant trouver un jour quelqu'un qui puisse me comprendre, c'était bien trop beau comme réalité. Il a fallu que je sois maudite à la place, avec cette maladie. Gisant dans la rue, perdue, hors du temps, je ne sais plus où je suis, si ma famille est proche, j'ai si honte. Je ne peux leur infliger mon fardeau. Mes cheveux sont sales, gras, je ne sais plus depuis combien de temps je vis dans la rue, même les sans-abris me fuis. Il faut dire qu'avec mes vêtements en lambeaux et toutes ses nombreuses traces de sang sur mon visage laissent à désirer. J'ai mal au ventre, ça me tiraille la gorge, je vomis. Je me refuse de m'attaquer à ses hommes des rues, ils n'ont pas mérité que je m'attaque à eux pour m'abreuver. J'ai si soif, bon sang. J'ai essayé de boire de l'eau, rien n'étanche cette soif. J'ai mal au crâne, je me sens faible. Je viens de finir de boire un rat, ça manque de goût. M'effondrant dans l'obscurité, je vois non loin les premières lueurs du soleil, une sensation qui autrefois me rendait heureuse, qui dorénavant, m'effraie. Je pleure, je commence à avoir froid. Je suis si fatigué...Je me souviens encore de cet homme, rayonnant comme un soleil, c'était aveuglant, je voyais à peine son visage. Pourtant, dans mes souvenirs, je ne peux oublier ce fameux chapeau de sorcier. Encore un qui a pas décuver de sa soirée d'hier soir, me dis-je. Il me tendit la main, en laissant paraître un sourire discret, pleines de bonnes attentions. "Tu n'es pas facile à trouver... Tu as du cran." - "Et, il veut quoi le Magicien d'Oz ?" - "Vient avec moi si tu veux vivre." J'avais si peur de mourir que dans un élan d'espoir, je lui fis confiance.

"C'était Ambrose ?" - "C'est ça, toujours là mettre son nez dans les affaires des autres..." - "Il est une bénédiction pour l'école, tu sais. C'est étonnant qu'il soit venu t'aider, lui qui est si distant." - "Il avait peut-être eu pitié, qui sait." - "Il avait sûrement peur que tu bouffes toute l'espèce humaine ! haha" - je donnai un coup de coude, esquissant un sourire. Mais je n'ai plus peur désormais, j'ai eu le droit de vivre grâce à lui. Je suis maintenant chez-moi. À Hellébore. Grâce à toute cette bande de loufoque, de magiciens fous, j'ai appris à contrôler des pouvoirs dont je ne soupçonnais même pas l'existence. J'ai même pris le contrôle de mes pulsions, en ayant la capacité de changer le sang d'un animal, en sang humain. "Comment ça marche déjà ?" - je tenais mon bol devant ses yeux et prononça la fameuse phrase : "Animalis sanguine, erit humanum sanguinem... Allez, santé !" - Cela fait tellement du bien. Cette douce chaleur...Mais, je suis toujours aussi pâle. "Et moi, si je goûte, il se passe quoi ?" - "Tu deviendras un vampire ! Gnyark gnyark" - "Oh non !". Ils sont si sensible ces humains. C'est si drôle de leur faire peur. Ils sont attachants... Si on ne les bouffe pas.