I'm where you left me
Les vêtements (et le derrière) époussetés, Gareth et Billy s'engagent tout deux sur le sentier qui les ramène à Dunleen et le secrétaire mentirait s'il n'avouait pas être rassuré par la présence de l'écossais. Après une si longue absence, ces bois lui sont désormais inconnus. Hostiles parfois. Pourquoi croyez-vous qu'il profite de son trajet du matin pour faire son jogging quotidien ? Courir entre les troncs d'arbre l'arrange bien parfois. Et la nuit, au milieu des souches et des arbustes a quelque chose d'étouffant. Il s'est dit plusieurs fois qu'il n'était plus le bienvenu en ces lieux, lui qui n'a plus grand chose du magicien. Un fonctionnaire vieux et désillusionné par la vie londonienne, le mariage raté, les créances et tant d'autres justifications aux rides qui commencent à apparaitre sur son front.
Alors, il profite du trajet pour parler de son sujet favori : sa fille. Il lui raconte timidement la naissance d'Eloise, de comment elle était si petite dans ses bras, de lui qui avait si peur de la faire glisser entre ses doigts maladroits. Il lui raconte ses premiers mots (respectivement maman, pinpin, surnom du doudou, puis papa), comment elle déteste les choux de Bruxelles et sa fascination pour les histoires de chevalier en évitant habilement de mentionner sa mère. Il lui raconte des bribes légères des dix ans qu'il a manqué avec un sourire gêné mais heureux, heureux d'avoir retrouvé l'homme qui avait tant d'importance dans sa vie d'avant.
Arrivés devant le portique du petit muret en pierre qui longe son cottage, Gareth relève son courier, plisse des yeux en retrouvant une lettre qui porte l'adresse de l'avocat de son ex et s'empresse de jeter l'enveloppe sous son bras avant d'ouvrir la porte au roux :
▬ Entre je t'en prie.
Mais à peine Billy a-t-il eu le temps de poser un pied sur le paillasson qu'un tonnerre d'aboiements furieux s'abat sur ses chaussures. Ponpon, rapide comme l'éclair, file entre les jambes du professeur en grognant sauvagement, les oreilles dressées et les babines retroussées. Pardi, foi de petit chien, il est prêt à défendre jusqu'à la mort sa demeure de l'invasion de cet intrus roux qui martyrise son maître. Car il n'y a que lui qui a le droit de se moquer de ce dernier !
▬ PONPON COUCHÉ ! Tonne cependant Gareth en attrapant paradoxalement le canidé par le col, juste avant qu'il ne plante ses crocs dans la cuisse juteuse de Billy. Le trentenaire se racle la gorge : Comme je disais : entre je t'en prie, la voie est libre.
Prisonnier dans ses bras, le terrible cerbère à une tête se débat rageusement dans un mélange de couinements et de poils. Lui n'est certainement pas prêt à enterrer la hache de guerre.
Alors, il profite du trajet pour parler de son sujet favori : sa fille. Il lui raconte timidement la naissance d'Eloise, de comment elle était si petite dans ses bras, de lui qui avait si peur de la faire glisser entre ses doigts maladroits. Il lui raconte ses premiers mots (respectivement maman, pinpin, surnom du doudou, puis papa), comment elle déteste les choux de Bruxelles et sa fascination pour les histoires de chevalier en évitant habilement de mentionner sa mère. Il lui raconte des bribes légères des dix ans qu'il a manqué avec un sourire gêné mais heureux, heureux d'avoir retrouvé l'homme qui avait tant d'importance dans sa vie d'avant.
Arrivés devant le portique du petit muret en pierre qui longe son cottage, Gareth relève son courier, plisse des yeux en retrouvant une lettre qui porte l'adresse de l'avocat de son ex et s'empresse de jeter l'enveloppe sous son bras avant d'ouvrir la porte au roux :
▬ Entre je t'en prie.
Mais à peine Billy a-t-il eu le temps de poser un pied sur le paillasson qu'un tonnerre d'aboiements furieux s'abat sur ses chaussures. Ponpon, rapide comme l'éclair, file entre les jambes du professeur en grognant sauvagement, les oreilles dressées et les babines retroussées. Pardi, foi de petit chien, il est prêt à défendre jusqu'à la mort sa demeure de l'invasion de cet intrus roux qui martyrise son maître. Car il n'y a que lui qui a le droit de se moquer de ce dernier !
▬ PONPON COUCHÉ ! Tonne cependant Gareth en attrapant paradoxalement le canidé par le col, juste avant qu'il ne plante ses crocs dans la cuisse juteuse de Billy. Le trentenaire se racle la gorge : Comme je disais : entre je t'en prie, la voie est libre.
Prisonnier dans ses bras, le terrible cerbère à une tête se débat rageusement dans un mélange de couinements et de poils. Lui n'est certainement pas prêt à enterrer la hache de guerre.