Elle était silencieuse, puis bruyante quand elle voulait se faire entendre. Elle pouvait être plusieurs choses à la fois avant de se fondre dans la pénombre pour se faire oublier. Pourtant c’est une fille simple, Firenze. Sans contrefaçon. Elle n’avait pas besoin de beaucoup de choses pour vivre et apprécier la vie à sa manière, regardant d’un air simple et impassible tous les éléments perturbateurs présent sur son chemin. Elle soupire, Firenze, beaucoup. Mais plongée dans ses livres de potion, elle s’intéresse toujours. Comme preuve de sa présence, et comme preuve d’affection également. Elle le montre même si l’image d’indifférence qu’elle donne lui colle à la peau.

Un sourire, puis tout s’efface. Sans contrefaçon.

des idées plein la tête / élève plutôt sage et un peu trop silencieuse (elle dort) / fait attention aux détails / très superstitieuse / se retrouve dans des ennuis plus rapidement que prévu / pas particulièrement travailleuse, attend que tout se fasse tout seul sauf en ce qui concerne les potions, sa spécialité / déteste devoir une dette envers quelqu’un / déteste difficilement les gens, au mieux ils peuvent l'ennuyer terriblement / le déni a bon fond, parfois / s’est créé un petit business juteux de potions pour élèves intéressés, firenze se demande si elle est si discrète que cela ou si le staff fermait ses yeux dessus / c’est exactement la seule raison qui pourrait la pousser à faire une nuit blanche, elle déteste cela / oiseau social / aime les siestes l’après-midi sur l’herbe, sa baguette, sa grand-mère, ce qui brille / fait toujours en sorte de n’avoir jamais de regrets.

Par delà les océans, elle rêvait d’être un oiseau. C’est ce qu’elle disait à sa grand-mère, quand celle-ci lui narrait un conte. Je veux être un oiseau. Un oiseau était libre de contrainte, rien ne pouvait le retenir sur terre. Il pouvait voler, encore et encore, vers de nouveaux horizons et partir quand plus rien n’allait. Je veux être un oiseau. Les mots sont murmurés devant les flammes, en les voyant battre de l’air autour du feu, comme s’ils se moquaient de sa propre existence. Et pourtant, jamais elle n’osa user de sa magie pour se faire flotter dans les airs. Elle ne faisait que rêver, perdre pied lui semblait impensable. Alors elle se contenta de les envier. Les mots doux de sa grand-mère résonnèrent au creux de son oreille, avant que celle-ci ne rejoigne les cieux, encore plus haut que les oiseaux.


Elle garda un bref souvenir de sa rencontre avec Ambrose. La rencontre fût d’abord silencieuse, à s’observer l’un et l’autre, puis animée par de nombreuses questions de sa part. L’homme au chapeau s’évapora de son esprit aussi rapidement qu’il y était arrivé, y songeant de temps à autre sans but précis. Qu’il soit un homme bon ou mauvais, qu’est ce que cela lui ferait. La Terre ne s’arrêterait pas de tourner, et son coeur battrait toujours à l'unisson des battements d’ailes. Après tout elle n’avait rien demandé, mais ses journées, elles, furent plus amusantes une fois la visite passée. Hellébore et ses nombreux secrets. Hellébore et ses journées où le temps pouvait passer trop vite à son goût. Hellébore qui commence à lui parler d’avenir, elle qui grimace avant de changer de sujet. Elle ne peut s’empêcher de resonger aux douces paroles de sa grand-mère, comme une ancre lui permettant de s’échapper la tempête dans sa tête. Elle se demanda ce qu’elle penserait d’elle, maintenant.

Et au loin, par delà la mer, un battement d’aile suffit pour qu’elle s’envole. Firenze trouva enfin la paix.