les majestés ont des tourments rose bonbon • olivia

il y a dans les lueurs du petit matin ;
l’ombre des minuits volants volage ces

esquisses du noir,

((qui prenait les cœurs des enfants et les transforme en songes écarlates))

ah,
violette les premières lumières
clairsemées de nuages en moutonneuses sinueuses
les ((clair-obscurs)) ont en secret des fleurs à nouveau.

la nuit a été longue à parlementer ;

au uno de nouveau elle perdait et la voici

collée
en ennui au fond de cette classe –

collée.

ah que la

couleur rose criarde
indiquait tout de go la méchante princesse

la peste qui voletait

((une mouche de première classe
autour de son cadavre ambulant)) ;

c’était une odeur de sucre entêtante
une odeur de vie alléchante
celle qui a la mécanique des mâchoires à écraser

ces bouts d’élastique joie au cœur

((alors qu’elle machait la viande la chair fraiche des agonies)).

tâche de vie
blottie sur sa main pâle ;

((et les opales en froideur qui n’ont en intention que sa propre fin)).

❝ olivia.

elle n’a qu’un marché avec la petite princesse ;

laissez aux créatures de la nuit

les derniers instants de quiétude
((avant que de sortir tourner les têtes
car vous avez la liberté d’aimer
et d’être loin d’ici)).

❝ vous avez les tourments fragiles ; ma princesse.
oh ironie ;
elle n’était chevalière de personne
prince seulement des étoiles ;

elle fuyait ses propres terres

les vallées qui hantaient les incendies de sa propre rancune.

❝ mais les caprices ont des dents dures
courrez donc réinventer votre chute loin d’ici ;

pourquoi rester sur ces toits glissants aux premières lucioles

tourmenter les êtres qui n’ont que canines pour mieux vous dévorer.

car violette n’avait pas peur,
elle a le tonnerre qui gronde dans ses antres pourris
elle voulait la liberté des oiseaux qui volaient
((mais la cage était sa propre carnation ;

les pétales séchés en éternité factice)).

oh mais c’est qu’elle a les mots qui fâchent
les paroles lâches ;

les illusions de son grand pouvoir

((la voix étouffée et la voilà meurtrie
otée de sa parure d’écailles endolories)) ;

si les sirènes ne savaient nager
alors de leurs pieds elles ne battraient le sol souillé.

mais violette n’a de réponse à la provocation
que rictus d’une sincérité menaçante
retroussée sur ses canines en éternelle brillance ;

car la lune y avait déposé ses beaux fragments d’opale.

❝ attention à vos périls gente demoiselle,

les toits n’ont d’utilité que s’il venait à vous pousser des ailes

((mais vous n’êtes que nageoires propice aux tasses à boire)).

violette n’est laquais ni de cette peste
ni des autres de l’au-delà ;

ne la déteste pour autant,

s’amuse de sa naïve bêtise et ((jalouse son insouciance orpheline)).

❝ puisque vous semblez tant aimer vos jolies bulles…

sans cérémonie ni gêne,
la vampire a le leste dans son geste ah !

et voilà orné le front de la jolie princesse

une tâche de rose gluante au goût doux de sucre artificiel
((car superficie la sirène sait embellir ; à quoi donc s’attendre
si profondeurs venaient à se découvrir)).

❝ je vous rends votre dû.

et voilà assise avec son sourire un peu narquois
un peu chafouin

elle a les rétines qui brillent des jeux les plus dangereux ;

il en faudrait peu pour que les lueurs premières d’aurore la belle
lui brûlent un peu les yeux.