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    quand les heures s'évanouissent | ft. Gabby

    Kieran A. Obradinn
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    Message par Kieran A. Obradinn Mar 1 Sep - 23:17

    quand les heures s'évanouissent





    Les heures s’étaient perdues dans la serre, entre plantes exotiques et plantes magiques. Kieran ne les avaient pas vu passer, il faut dire, elles s’étaient faites discrètes. Ombres furtives. Il n’y avait pas eu d’horloge ou de montre pour les trouver, non pas que Kieran ait cherché à savoir. Peut-être aurait-il au moins remarquer le soleil se coucher s’il avait daigné regarder par les verrières. Peut-être qu’il se serait rendu compte que 16h n’était plus, qu’il était plus proche de l’insomnie de minuit que des pâtisseries de Muffin Tim. Peut-être, oui, mais il n’en était rien. La notion du temps qui passe semblait parfois lui être étrangère. Peut-être un peu trop. Certainement trop. Mais c’était pas de sa faute, vous savez. Il essayait, Kieran,  il essayait vraiment de ne pas oublier les minutes, de ne pas oublier les secondes qui partaient sans l’attendre. Obligé de courir après. Quand d’un regard la lune semblait avoir cédé sa place au soleil. Sommeil perdu, restait à le rattraper.
    Il essayait vraiment.


    Kieran était d’abord venu pour s’occuper des plantes de la serre, récolter quelques graines peut-être, en planter d’autres certainement. Vérifier l’état des unes et des autres. Et puis.
    Et puis il s’était arrêté, ici et là, les yeux débordant d’émerveillement. Il s’était arrêté juste pour regarder cette fleur aux couleurs vives de plus près. Juste un peu. Il s’était arrêté pour admirer une goutte d’eau sur une feuille avant que celle-ci ne coule comme une larme sur la joue. Il avait trouvé ça beau, Kieran, et puis il avait continué, comme toujours, comme à chaque fois, d’allées en allées avant de trouver place devant une plante qu’il aimait particulièrement. Elle était constituée de plusieurs petites fleurs d’un bleu pastel presque blanc à certains endroits dont les pétales semblaient se faire coton. Kieran l’aimait et bien qu’il n’aurait su dire pourquoi, cette plante l’apaisait. Alors il passait souvent du temps, assis par terre, à la regarder. Peut-être qu’il semblait un peu bête comme ça mais il s’en fichait, Kieran. Ça n’importait pas. Il n’y pensait pas. Pas sur le moment en tous cas. Sur le moment il pensait à rien. Un peu à tout aussi mais c’était imprécis. C’était brouillon. C’était tourbillon d’idées, pensées à l’envolée.

    Sauf que cette fois, il était resté un peu trop longtemps, Kieran. Il avait pas fait attention. Il avait pas senti, s’était arrivé d’un coup. Sa respiration s’était faite saccadée, cherchant dans l’air chaud et humide ce qui se serait fait bouffée d’air frais. Il avait bien essayé de se relever, Kieran, mais peut-être un peu trop brusquement parce que ses jambes s’étaient dérobées sous lui et sa vision était devenue floue. Un soupir s’était échappé de ses lèvres, entraînant une quinte de toux. Gorge à vif. Il l’avait cherché, il fallait le dire. Ce n’est pas comme s’il ne savait pas sa santé fragile. Pas comme si elle lui avait valu bon nombre de séjours plus ou moins longs à l’infirmerie. Cloué au lit. Alors il s’en voulut d’abord, exaspéré avant de lever les yeux et de s'apercevoir qu’il faisait déjà nuit. Des gouttes de sueur perlèrent doucement le long de son cou terminant leur chemin au col de son t-shirt qu’il écarta légèrement d’une main tremblante.
    Il avait connu pire.
    Bien pire.
    Mais s’évanouir dans la serre et y rester tout la nuit n’était pas forcément recommandé.
      Ce n’était pas la plus brillante idée.
    Sa bouche se faisait pâteuse. La déshydratation se faisait sentir. Même s’il avait voulu bouger il n’aurait pas pu. Son corps semblait être lesté. Membres paralysés. Même s’il avait voulu crié il n’aurait pas pu. Sa gorge s’était nouée et sa voix s’était coincée. Cordes tordues. Il était impuissant. Inutile. Témoin de son corps qui le lâchait. Sa tête aussi. Ca commençait à tourner.
    Un peu trop peut-être. Elle était lourde. Ses paupières aussi.
    Et il se disait

    reste éveillé
    reste éveillé
    reste éveillé
    Sauf qu’il décidait pas Kieran.
    Alors il avait fait noir et puis plus rien.

                                                           

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    Message par Invité Sam 5 Sep - 22:52


    quand les heures s'évanouissent

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    La Lune était déjà haute dans le ciel, lorsqu’elle émergea de sous sa pile de parchemins. Son bureau disparaissait sous un amas informe de grimoires, manuscrits, plumes, plantes et flacons divers. Une montagne dans laquelle elle s’était perdue des heures durant, à la recherche d’informations sur cette graine étrange qu’elle venait de trouver dans un tiroir poussiéreux. Oblongue, légèrement courbée comme un haricot, elle était presque de la taille d’une noix, délicatement marbrée de turquoise, avec des reflets violets. Et cette étrange sensation qu’elle pulsait. Incapable de trouver à quelle plante fantastique elle pouvait bien se référer. L’un des nombreux mystères de la grainothèque qui la laissait éveillée des heures durant, la faisait fureter dans les allées de la bibliothèque, empruntant plus de livres qu’elle n’en pouvait porter.  

    Assez pour ce soir. Gabby se redressa d’un coup sec, les paumes à plat sur le grimoire ouvert devant elle, poussant un long soupire, avec une moue déçue. Levant les bras au-dessus d’elle, elle s’étira de longues secondes, avant de rejeter la tête en arrière. Sintara l’observait docilement, enroulée sur elle-même, sous la chaleur d’une lampe enchantée – l’un des nombreux aménagements de sa chambre, qui ressemblait parfois plus à un terrarium qu’autre chose.  

    Allons-y, ma belle. J’ai besoin de prendre l’air. Je crois que je n’arriverai plus à rien ce soir. Il faudra que je reprenne demain. Fais-moi penser à prendre cette décoction avant de dormir. Tu sais, celle qui m’aide à rêver. Ça pourrait m’être utile.

    La fraîcheur du soir la frappa immédiatement, alors qu’elle fermait la porte. Regrettant presque aussitôt la chaleur de sa chambre, ses pas la conduisirent bien vite dans la serre. C’était toujours pareil. Cette même chaleur, cette même moiteur. Elle connaissait bien peu de gens qui appréciaient autant qu’elle cette impression. Elle humait l’air, sentait ses poumons s’alourdir avec délectation. Son familier enroulé autour de son cou, elle déambula quelques instants dans les allées. Jusqu’à ce que son regard capte une forme sombre, sur le sol. S’approchant d’abord doucement, lorsqu’elle discerna enfin une silhouette, elle n’hésita plus et se rua au chevet de l’inconscient. Ce fin gabarit, ce blond presque blanc ...

    Kieran !

    Une bouffée de panique la submergea, alors qu’elle s’agenouilla précipitamment à côté du jeune homme.  

    Kieran ? Kieran ! Qu’est-ce que tu fais ? Aller debout. Bon sang, est-ce que tu respires encore au moins ? Mais qu’est-ce qui t’as pris de te mettre dans un état pareil ?!

    Tout en se parlant à elle-même nerveusement, la jeune femme se précipita contre sa poitrine, pour s’assurer que son cœur battait toujours. Vérifiant son souffle, posant une main sur son front brûlant. Rassurée de le savoir seulement inconscient. Elle aurait certainement pu le porter jusqu’à l’infirmerie. Mais, dans sa précipitation, Gabby n’y pensa même pas. Elle voulait simplement le faire sortir de la serre, le réveiller, le faire boire et le laisser se reposer un instant. Se redressant, elle effectua un geste souple du poignet, remontant sa main dans les airs, comme si elle cherchait à soulever une plume délicate. Le corps du jeune homme se souleva, flottant à un demi-mètre du sol. Elle l’emmena ainsi jusque dans sa chambre, pressant le pas, avant de le poser délicatement sur son matelas.

    Bon sang, il fait beaucoup trop chaud ici, il a besoin d’air ! Va savoir combien de temps il est resté comme ça. Ah et puis il me faut cette tisane. Mais où est-ce que je l’ai mise déjà ? Gabby, ce n’est pas le moment de perdre du temps à chercher ça pendant des heures !

    Ouvrant la fenêtre, claquant des doigts pour atténuer l’enchantement des lampes chauffantes, ouvrant fébrilement les innombrables pots qui trônaient sur ses étagères, à la recherche de cette herbe qui permettait de réveiller les endormis. Sans même se rendre compte que le concerné, avait peut-être déjà ouvert les yeux ou était sur le point d’émerger.  
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    quand les heures s'évanouissent | ft. Gabby Empty Re: quand les heures s'évanouissent | ft. Gabby

    Message par Kieran A. Obradinn Lun 7 Sep - 9:39





    Corps léger. Corps flottant. Porté par l’air et défiant la gravité. Gabby pour l’aider.
    Tout est vaporeux. Silencieux. Tout est noir et absent.
    Inconscient.
    Il ne sait pas, dans l’ombre de ses paupières fermées, qu’on se dépêche et qu’on s’empresse. Il ne sait pas qu’on s’inquiète, pas encore. Il n’entend pas. Il ne voit pas. Pas encore.
    Il ne sait pas, perdu dans un sommeil forcé, qu’on angoisse, nerveux.
    Corps malmené par l’humidité et la chaleur de la serre. Peau humide. Entre perles de sueur et joues rouges. Chute de tension.


    Les lumières se tamisent. La fenêtre s’ouvre. L’air rentre et effleure sa peau trop moite. Corps trop chaud. Ses poumons se remplissent, grande inspiration.
    L’oxygène avait manqué. La chaleur avait gonflée.
    Bouffée d’air frais.
    La conscience s’éveille.
    Il se réveille.
    Doucement, légèrement.
    Tout est encore flou. Tout tangue encore un peu. Ca se double et se déboule.
    Il chavire.
       vire à tribord
    à bâbord
    Les paupières papillonnent et les bruits résonnent.

    Où est-il ?

    C’est moelleux sous son corps. C’est confortable. Doux lit qui a remplacé la dureté du sol. Mal à la tête. Peut-être a-t-elle cogné ?
    Elle s’est approchée trop près trop vite dans sa chute de ce qui se faisait un peu trop dur.
    Les sourcils se froncent.
    Se relever est compliqué. Ses bras cèdent à plusieurs reprises, pas assez de force.
    Cotonneux.
    Son regard glisse sur le côté. Il entend le son de la recherche, quand on fouille, s’affaire à trouver ce que l’on souhaite. L’empressement s’entend et puis il regarde autour de lui. Livres entassés. En pile. Graines ici et là.
    Peu d’hésitation.
    Pas de doutes.
    Chevelure verte.
    C’est bien elle.

    Gabby

    Il veut l’interpeller, signaler son réveil mais sa voix se coince, s’enfonce. Cordes vocales nouées. Les mots sont ravalés.
    Pas de son.
    Gorge sèche.
    Alors il réessaye. Deux syllabes. Au moins ça. Peut-être plus s’il obtient la permission. Il se racle la gorge avec peine, avale sa salive, ouvre la bouche.

    -Ga- Gabby

    Sa voix est faible mais elle s’entend. Éraillée. Asséchée.
    Mais elle s’entend.
    Il veut continuer, rassurer se souvenant vaguement ce qui s’est passé. Non pas qu’il y ait grand chose à savoir, c’est vrai, Kieran, il est juste resté un peu trop longtemps dans la serre.
    Il a juste pas vu le temps passer.
    Pris au jeu de la contemplation.
    Pris dans la valse des pensées.
    C’est beau, oui, mais c’est à s’y perdre. A s’y perdre pour sûr. Non pas que ce soit mal se perdre parfois, non, encore faut-il pouvoir se retrouver
            être trouvé


    Par chance, Gabby l’a trouvé quand lui n’a pas su rebrousser chemin à temps, quand il n’a pa su rejoindre le sentier. Gabby, elle est gentille mais Gabby, elle s’inquiète trop.
    Ce n’était pas si grave.
    Ce n’est rien.
    Il va bien.
    Il inspire, tousse légèrement, se révèle doucement.
    Fébrilement
    et arrive à parler.
     Ses cordes vocales l’ont écouté.

    - Ne… vous en faites pas, je vais bien, juste la gorge... sèche et la tête qui tourne un peu…

    Il tente un sourire pour la rassurer.
    Parce qu’un sourire ça apaise.
    Que ça réchauffe un peu.
    Que ça calme l’inquiétude.
    Parce que Kieran, il sait sourire, il sait bien sourire, le genre sincère, le genre honnête.
    Parce que Kieran, il n’aime pas quand ils préoccupent les autres pourtant, ça arrive un peu trop souvent
       malgré lui
    Alors il sourit, Kieran.
    Pour dire merci et pour s’excuser.  



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    Message par Invité Mer 9 Sep - 22:47


    quand les heures s'évanouissent

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    Ce n’était rien de plus qu’un râle. Une voix rauque, éraillée par la déshydratation, épuisée par la commotion. Trois syllabes. Gabby sursauta en l’entendant tousser et prononcer son nom avec difficulté. Le pot qu’elle tenait entre ses mains s’échappa de ses doigts fins, s’écrasant sur le sol. Dérangeant au passage l’un de ses reptiles, bien sagement endormi dans un coin, qui quitta la pièce en émettant un léger sifflement, entre surprise et agacement. Mais, pour une fois, la jeune femme n’avait pas le temps de l’écouter, pas le temps de s’excuser. Pas le temps, non plus, de ramasser les dégâts qu’elle venait de causer.  

    Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour courir au chevet de Kieran. Se précipitant au pied du lit, s’agenouillant pour lui faire face, posant ses mains sur la sienne. Elle restait sans voix, la bouche légèrement entrouverte, les sourcils froncés, terriblement inquiète. Parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de l’être exagérément. Parce qu’elle l’avait vu au sol, inanimé. Parce qu’elle s’était tout de suite imaginé le pire. Bien sûr, le jeune homme n’était pas réputé pour sa santé de fer. Il était fragile, souvent malade. C'était l’un des réguliers de l’infirmerie. Mais pas au point de tomber inconscient à chaque fois. Pas au point de se mettre en danger ainsi, dans une serre bien trop chauffée, bien trop humide, avec cet air bien trop lourd, pas assez respirable. Et que ce serait-il passé si elle n’avait pas décidé de sortir, ce soir-là, si elle ne l’avait pas trouvé ? Elle secoua nerveusement la tête, faisant voler ses longs cheveux autour d’elle, tentant vainement de chasser ses pensées.

    Kieran s’était redressé difficilement. Elle avait tendu les bras vers lui, comme si elle souhaitait l’aider, mais avait stoppé son geste à la dernière seconde. Non, il fallait qu’il y arrive tout seul. Une fois assis dans le lit, les mains de Gabby retombèrent, se posant sur celle du jeune homme. Elle aurait voulu lâcher un long soupir de soulagement, mais il restait coincé dans sa gorge. Elle n’était pas encore complètement rassurée. Elle n’était même pas certaine qu’il soit capable de tenir sur ses jambes. Il lui sourit, tenta de la rassurer. Un sourire doux et chaleureux. Un sourire apaisant, comme un baume sur ses inquiétudes. Mais il n’allait pas les faire taire aussi facilement. Comme s’il avait soudain ravivé quelque chose, la jeune femme se mit à s’agiter nerveusement, sa langue enfin déliée.  

    Oh bon sang Kieran, tu m’as fait une de ses peurs ! Comment est-ce que tu te sens ? Tu es encore presque brûlant. Il ne fait pas assez frais ici. Tu vas bien ? Mais qu’est-ce que je raconte, bien sûr que ça ne va pas, attend, ne bouge surtout pas, je t’apporte de l’eau et je te prépare une tisane. Tu ne bouges pas.

    Prenant la main du jeune homme entre ses doigts, posant l’autre sur son front pour vérifier sa température, à mesure qu’elle parlait. Les derniers mots furent impérieux. Sans appel. Avec un hochement de tête décidé, elle se redressa, glissant ses mains dans ses cheveux pour en attraper la plupart et les nouer en une queue de cheval désordonnée. Attrapant l’une des innombrables tasses sur une étagère, elle lui apporta un verre d’eau avant de mettre de l’eau à chauffer dans une petite théière en porcelaine noire, claquant des doigts pour allumer une flamme par en dessous. L’esprit un peu plus clair, elle trouva le pot qu’elle cherchait presque immédiatement. Des gestes mécaniques, machinaux, pour apaiser le tourbillon de ses pensées. Il y avait quelque chose d’apathique, à préparer ce thé, comme elle le faisait toujours. Quelque chose de rassurant aussi. Une fois la boisson prête, elle s’en servit une tasse, ainsi qu’au jeune homme. Pas de rêves pour elle cette nuit, finalement. Elle vint s’asseoir à ses côtés, en tailleur, posant ses doigts sur son épaule, avant de saisir sa tasse à deux mains.  

    Tiens, bois, ça t’aidera à te remettre. Et à te reposer. Qu’est-ce qui s’est passé Kieran ? Je sais bien que tu n’es pas le plus résistant, mais tout de même …!

    Si les mots pouvaient sembler blessants, il n’en était rien. Simplement, une franchise un peu trop exacerbée, comme toujours. Mais pétris de bonnes intentions. Sans jamais le lâcher du regard une seule seconde, le scrutant de ses yeux mordorés.  
    Kieran A. Obradinn
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    quand les heures s'évanouissent | ft. Gabby Empty Re: quand les heures s'évanouissent | ft. Gabby

    Message par Kieran A. Obradinn Mer 30 Sep - 12:29





    L’inquiétude au creux des yeux. Kieran la voyait danser dans les prunelles, s’immiscer dans les gestes. Mouvement stoppé.
    Sans doute devait-il y arriver seul.
        Ne pas se faire aider.
    Pas trop.
        Forces recouvrées.
    Les mots semblaient rester coincés, trop attentive à son état certainement, comme s’il allait faillir à tout moment. Mains sur la sienne. La présence se voulait rassurante, et elle l’était, mais la gêne d’être celui dont il fallait s’occuper, celui pour qui on s'inquiétait était bien présente.
    Un peu pesante si ce n’était très lourde, trop lourde.
    Corps qui lâche.
      Il lui en voulait un peu, parfois, de ne pas réussir à suivre, de ne pas être aussi fort qu’escompté.
              et pour ça, il fallait le dire, la malédiction était douée. La Nature lui offrait ce sentiment d’invincibilité et de force qu’il n’avait pas. Qu’il n’avait jamais eu autrement qu’en tigre blanc un peu trop sauvage ou un peu trop ravagé par le cœur encore humain qui pleurait.



    Les mots fusent. Peut-être sont-ils restés un peu trop longtemps dans une gorge un peu trop serrée par l’inquiétude. Evidemment. Kieran se mord la lèvre, fronçant légèrement les sourcils.

    Il n’avait pas voulu faire peur.

    Et sans dire un mot il se contenta d’acquiescer, attendant les yeux dans le vide, perdus sur le drap plissé - seul témoin de ces yeux un peu vitreux - que la grainothécaire revienne.
    Ce qu’elle fit rapidement en apportant avec elle une tasse au liquide chaud qui viendrait aider ce corps un peu épuisé et cette gorge encore desséchée.  
    Gabby s’était assise en tailleur à côté de lui, ne le quittant pas des yeux. Il le sentait. Il n’avait pas besoin de la regarder pour savoir que ses iris étaient posés sur lui.
    Prenant le contenant, il la remercia d’un signe de tête accompagné d’un sourire, sa voix ayant déraillée avant qu’il ne prenne une gorgée de thé.

    Il n’était pas “le plus résistant”. C’était vrai.
    Les mots ne sonnèrent pas durs, ils énonçaient seulement une vérité que Kieran avait
    accepté. Il avait dû s’y faire et s’il faisait avec et au mieux, cela n’empêchait pas que parfois, parfois il souhaitait qu’il en soit autrement. Mais son corps était en vie et c’était ça le plus important.
    Même s’il tombait malade un peu trop facilement.
      Même s’il s’épuisait un peu trop rapidement.
    Qu’il se cassait et s’abîmait.
            Qu’il se faisait cacochyme.
    Ce n’était pas grave tant qu’il respirait encore
                                                     en tant qu’humain


    Kieran lève finalement les yeux vers Gabby avant de rire, légèrement gêné en détournant le regard.

    -C’est- ... c’est bête parce que c’est juste que je suis resté à regarder une des fleurs de la serre alors que... ça faisait déjà assez longtemps que j’y étais.

    Légère quinte de toux. Kieran porte à ses lèvres la tasse pour reprendre une gorgée avant de continuer.

    -Je suis désolé de vous avoir inquiété et de vous embêter si tard le soir.
    Vous auriez mieux à faire.


    Il se racle doucement la gorge.
    Les joues encore rouges.
     Les mains encore un peu tremblantes.
     Le corps encore un peu sonné.
    Ça aurait pu être pire.
    Certainement.
    Bien sûr.
        Alors on ne va pas imaginer ce qu’il en serait si Gabby n’avait pas décidé d’aller à la serre.
    Et on va remercier la chance
                           les circonstances
    qu’au final le corps inerte qui avaient pour seuls témoins les plantes d’un serre qui se faisait somnifère ait été trouvé.  

    -Merci, en tous cas. Je vais déjà un peu mieux.

    Il lui sourit.
    Le thé fait du bien.
           L’air frais aussi.
    Mais sa présence également.
      Kieran la sait bienveillante et peu importe la maladresse qui l’accompagne parfois.
    Alors il espère la rassurer au moins un peu parce que Gabby, elle s’en fait trop.
    Que ses yeux semblent encore craindre qu’il ne s’effondre. Qu’il flanche.
         mais ça va, maintenant
    ça va déjà un peu mieux.



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