Prédiction ou complot ? [pv. Thomas]

Thomas est réveillé en plein de milieux de sa sieste. Voilà deux fois que ça arrive, deux fois par la même personne, et c'est à chaque fois quelque chose de désagréable.

"Hey, tu m'as dit bonjour ? Je ne sais pas si tu as commencé à m'expliquer de quoi tu me parlais avant de hausser le ton, mais j'étais pas ici. Tu peux me redire ?
- Non, non, c'étaient ses premiers mots."

Thomas tente de se tourner vers son familier, qui tourne avec l'épaule sur laquelle il est posé. Celui-ci affiche un regard sensiblement plus ennuyé qu'à l'accoutumé devant le manège de son maître ; il avance son corps pour tordre son cou vers Thomas.

"C'est un ami à toi ? Ça fait deux fois que tu le vois aujourd'hui.
- Non, trois ! J'ai rêvé de lui tout à l'heure.
- Intéressant.
- Pas spécialement non ... Il n'a croisé aucune fille.
- On a croisé Jemma entre deux cours, tout à l'heure.
- Oh, mec, tu ne pouvais pas me réveiller ?"

Ne se sentant pas concerné par le mot "mec", Wilfried pris sur lui de brosser l'épi de plume qui lui grattait l'arrière de la nuque. Ce n'est pas comme s'ils étaient au milieu d'une conversation. Quoi, si, il y avait quelqu'un ?

Il semble que le ton monte. Son humain est bel et bien engagé dans une discussion avec un congénère, alors Wilfried décide de reprendre sa place naturelle d'observateur. Thomas le force déjà à discuter bien trop souvent avec ses camarades, mais là il est bien éveillé, alors il fera un effort.

Thomas, cependant, affiche un regard assez similaire à celui de son familier. Il est renfrogné, bras croisés, regard fixé sur son interlocuteur. Il mâche un peu ses mots, car il espère se faire comprendre du premier coup.

"Ouais, alors tu va te calmer !"

La répartie.

"Je ne sais pas si t'as remarqué, mais tu m'as insulté deux fois aujourd'hui. Alors, heu, là j'avais laissé filer. Mais si tu veux que je t'aide à retrouver tes lunettes, il va falloir être un peu plus gentil !"

Petite pause pour se gratter le nez. Il aurait bien voulu remonter ses lunettes, pour le rythme, mais c'est qu'il a une très bonne vue. Qu'à cela ne tienne, il renforcera son effet en pointant Elija d'un doigt réprobateur.

"Il se trouve que j'ai effectivement eu une prémonition. Ça veut dire que mes capacités de médium peuvent t'aider. Mais si tu veux de mon aide, tu vas devoir t'excuser : de m'avoir traité de voleur, et aussi d'endormi de service !
- Les deux, tu es sûr ?"

Il ne dort pas, il réfléchit. Thomas fini tout de même par ouvrir un œil sur Elija, il a pris sa décision. Se battre pour des excuses, c'est fatiguant, et ça aboutit rarement à quelque chose de sincère. Si au moins il peut laver son honneur de pas-voleur, il s'en contentera.

"Oui, je suis prêt à t'aider. Allons y !"

Pointant une direction aléatoire, le jeune homme commence à suivre le couloir. Très vite rattrapé par ses réflexions, il ralentit déjà. Il frotte la tâche décoloré de son menton du bout des doigts, cherche le regard de Wilfried puis celui de son camarade.

"Tu as une idée de l'endroit où tu les as laissées ?"

C'est drôle, quand il y pense. C'est avec un petit rire sincère qu'il ajoute : "je ne sais pas si je pourrais t'aider, j'ai complètement oublié de quoi j'avais rêvé !"