Neil O'Reilly
surnom ;
Un sassy « oh, really », Orel ou Aurèle, monsieur O.âge et date de naissance ;
43 ans, 22 septembreorigine ;
Argentino-irlandais.ascendance ;
Famille de mages noirs.genre ;
Masculin.orientation sexuelle ;
A l'ouest.ancienne maison ;
Helvelles.métier ;
Garde-chasse du domaine de l'école et de sa forêt. Faut bien aller vérifier que les champis poussent comme il faut pour la soupe hivernale.depuis ;
Bientôt 22 ans.son impression sur ambrose ;
Un gars creepy mais un parfait compagnon pour les balades et rondes en forêt d’Hellébore.son avis sur la magie ;
Neil a un peu l’impression que la magie d’aujourd’hui est un gadget superflu, boursouflé, à l’image de la montée en puissance de la technologie. Il préfère dédier son temps à une connaissance plus simple et plus ancienne des flux du monde. Sans fioritures ni ajouts. C’est son côté boomer.avatar ;
Gabriel Reyes - Overwatchanimal totem ;
Ours.signe astrologique ;
Vierge i guess ? :imconfused:catalyseur ;
Corps entier.matière favorite ;
Il a oublié tous ses cours depuis longtemps, ne remuez pas le couteau dans la plaie svp.familier ;
Un étalon de Dullahan non baptisé, un bien surnommé « good lad », « black devil » ou encore « headless bastard » selon leurs humeurs respectives.particularités physiques ;
Pas de piercings, pas de tatouage, son derme est vierge de toute modification autre que celles laissées là par les aléas de la vie. Peau sombre et percluse de cicatrices, Neil ressemble à tout sauf à un type du coin né quelques villes plus loin. Et pourtant, il n’a quitté l’Irlande qu’en de très rares occasions. Cicatrices donc, nombreuses, polies par le temps et commençant à se confondre avec les quelques rides de son visage. Il n’est pas rare de lui voir de nouvelles égratignures régulières et les pansements -mention spéciale à celui aux motifs Hello Kitty embarqué par erreur après avoir visité sa nièce- allant avec. Son métier n’est pas toujours de tout repos après tout, surtout quand il faut se battre avec des branches - ou un ours (l'ours irlandais tout à fait).Il ne connaît pas le principe de taillage de barbe régulier, se fiant au nombre de miettes ramassées dans les poils noirs après son petit déjeuner pour déterminer l’allumage ou non de la tondeuse.
Quelques bagues et bracelets aux lignes sèches lui ornent mains et poignets. C'est là la seule expression discrète de sa sensibilité pour le beau et la belle œuvre, ce qui est déjà pas mal compte tenu de sa fibre artistique inexistante.
groupe sanguin ;
O-, donneur universel.tics et manies ;
Ne jamais finir ses tasses de café ou de thé – se frotter la gorge quand il réfléchit – tapoter les choses : vos têtes, un croupion d’hippogriffe, un accoudoir, son ventre, tout y passe – parler avec les mains – chanter et fredonner pendant ses rondes – siffler pour obtenir l’attention de toute créature vivante, gens comme animaux – s’improviser daron relou dès qu’un.e gosse fait une grosse connerie – s’improviser oncle enthousiaste dès qu’un.e gosse cherche à faire les 400 coups – se couper les ongles avec les dents – avoir une flambée chez lui en tout temps, été comme hiver – accrocher des fleurs sauvages dans les poils / plumes / fourrures / crins des animaux de l’école s’il en a sous la main – faire genre il écoute la discussion alors qu'il est en train de se rappeler d'un bon spot à champignons qu'il a oublié de checker le matin même, putain – et donc souvent demander aux gens de se répéter – maugréer dans sa barbe en espagnol – rire peu, mais très fort.passions ;
Neil n'aime pas les enfants. Neil est un oncle ronchon, un adulte sans patience et un ours mal léché. Neil n'aime pas les enfants, vraiment pas, juré (c'est faux, et personne n'est dupe).Neil ne jure que par les grands espaces, exècre le confinement, et devient savamment insupportable s’il est obligé de rester entre quatre murs autres que ceux de sa maison plus de dix minutes. Ne partez en randonnée avec lui dans la pampa irlandaise qu’à vos risques et périls.
C’est également un joueur invétéré de Candy Crush et autres petits jeux débiles sur smartphone dès qu’il peut mettre la main sur une couverture réseau. Promis, ce n’est pas une addiction.
Les objets d’artisanat sont son dernier talon d’Achille. Comme il est infoutu de faire quoi que ce soit de délicat avec ses grosses paluches, il apprécie d’autant plus découvrir et contempler le talent des autres.
phobie ;
Que sa famille disparaisse avant lui.but ;
Pouvoir se la couler douce et qu’on lui foute la paix (c’est un échec).rêve ;
Être un bon père.régime alimentaire ;
Neil n’est ni un cuisinier talentueux ni un cuistot très inventif, mais il sait au moins préparer de tout, et en apprécier goût et saveur.snack préféré ;
Des radis.boisson préférée ;
Un bon whisky.caractère
Neil est un gars sûr.
Aussi haut que large, il ne donne pas que l’impression d’être solide : il l’est. Il encaisse sans trop fléchir; tatane ce qui doit l'être; prête sans hésitation ses épaules à qui se sent faillir ou souhaite s'élever. Les crises et les angoisses du monde vont et viennent sans lui en toucher une plus que l’autre. Il a passé l'âge. Elles n’égratignent que très peu sa vie désormais, qui se résume à l’Irlande, à l’école et à un bout d’Argentine presque oublié par-delà l’océan. Cette définition claire de ses frontières et de ses certitudes fait de lui quelqu’un de catégorique, droit dans ses bottes, assuré dans ses positions. Faire la part des choses entre son monde, ce qu’il peut influencer, aider, aimer, protéger, et le reste lui vient avec une facilité déconcertante. On pourrait parler d’étroitesse d’esprit ou d’égoïsme. Lui parlera de pragmatisme. S’il peut déjà prendre soin de ce qu’il a la capacité d’atteindre et de changer à son échelle, ça lui suffit.
Neil n’est pas délicat.
Sans être une brute, il a tout du stéréotype allant avec. Il ne mâche pas ses mots, n’a aucune patience pour les crétins et estime qu’un petit con, quel que soit son âge, doit être remis à sa place sans ciller (cc Ambrose). Ça fait pleurer les chiards mais bon, c’est pas les siens de toute façon alors osef. Et si ça froisse des égos il ne voit pas en quoi ça devrait être son problème. Le sien se porte très bien.
Il sait ce qu’il fait, Neil. Il joue de son image par facilité et habitude mais s’il a besoin de s’adoucir un peu de temps en temps, pour obtenir ce qu’il veut ou parce qu’un peu de douceur n’a jamais tué personne, il le fait sans sourciller. Au fond, même s’il a l’air de vouloir vous en carrer une entre les deux yeux, il est plus probable que Neil tente toutes les autres solutions intermédiaires avant d’arriver à cette extrémité. Le nombre des dites solutions intermédiaires, en revanche, n’est pas contractuel.
Neil a été jeune lui aussi.
Il en a vu des vertes et des pas mûres, Neil, depuis qu’il est ici. Comme tous les bambins du coin, il est passé par l’euphorie et la joie, les craintes et les déceptions, l’ennui à crever et l’excitation de la nouveauté. Il a aimé, été aimé, s’est imaginé roi du monde comme seuls les ados de seize piges en sont capables avant de déchanter et de s’accommoder de la platitude morne qu’est la vie, la vraie, même avec la magie.
Puis Neil a vieilli.
Il n’a jamais eu de grandes ambitions pour sa vie, et dieu sait que ça a pu enrager certains esprits au sein de sa famille. Il est un brin flemmard, un peu misanthrope, et se la couler douce entre la forêt et l’école lui convient amplement. Le pouvoir ne l’intéresse en rien, ce dont beaucoup se félicitent, essuyant des sueurs froides en s’imaginant ce qu’aurait pu provoquer l’inverse.
Il a la raillerie facile et aime les comédies, il a beaucoup de chose à transmettre et aime partager son temps avec qui le mérite. Ces relations, amicales, amoureuses, professionnelles, se sont réduites avec le temps. Mais la plupart disparaissent pour que d’autres n’en sortent que plus renforcées alors il ne s’en chagrine pas trop. L’Argentine lui manque, un peu. Il se console sans problème dans la présence de ses sœurs et de leurs progénitures à quelques villes de là, chez qui il passe au moins une fois par semaine. Il faut bien que quelqu’un s’occupe de déconstruire toute l’éducation de ses nièces et neveux, mission divine auto-proclamée dont il s’acquitte avec diligence.
Il est entré dans cette phase charnière d’une vie, où sa prime jeunesse n’est plus, sans pour autant la pleurer. Si on lui pose la question, il estimera même être bien plus accompli et capable maintenant qu’il y a dix ou vingt ans, la possibilité de faire des nuits blanches à la chaîne en moins. Il dort un peu plus qu'avant quoi, eh, oh, ça va.
Ps : il adore les tours de magie non-magiques.
Aussi haut que large, il ne donne pas que l’impression d’être solide : il l’est. Il encaisse sans trop fléchir; tatane ce qui doit l'être; prête sans hésitation ses épaules à qui se sent faillir ou souhaite s'élever. Les crises et les angoisses du monde vont et viennent sans lui en toucher une plus que l’autre. Il a passé l'âge. Elles n’égratignent que très peu sa vie désormais, qui se résume à l’Irlande, à l’école et à un bout d’Argentine presque oublié par-delà l’océan. Cette définition claire de ses frontières et de ses certitudes fait de lui quelqu’un de catégorique, droit dans ses bottes, assuré dans ses positions. Faire la part des choses entre son monde, ce qu’il peut influencer, aider, aimer, protéger, et le reste lui vient avec une facilité déconcertante. On pourrait parler d’étroitesse d’esprit ou d’égoïsme. Lui parlera de pragmatisme. S’il peut déjà prendre soin de ce qu’il a la capacité d’atteindre et de changer à son échelle, ça lui suffit.
Neil n’est pas délicat.
Sans être une brute, il a tout du stéréotype allant avec. Il ne mâche pas ses mots, n’a aucune patience pour les crétins et estime qu’un petit con, quel que soit son âge, doit être remis à sa place sans ciller (
Il sait ce qu’il fait, Neil. Il joue de son image par facilité et habitude mais s’il a besoin de s’adoucir un peu de temps en temps, pour obtenir ce qu’il veut ou parce qu’un peu de douceur n’a jamais tué personne, il le fait sans sourciller. Au fond, même s’il a l’air de vouloir vous en carrer une entre les deux yeux, il est plus probable que Neil tente toutes les autres solutions intermédiaires avant d’arriver à cette extrémité. Le nombre des dites solutions intermédiaires, en revanche, n’est pas contractuel.
Neil a été jeune lui aussi.
Il en a vu des vertes et des pas mûres, Neil, depuis qu’il est ici. Comme tous les bambins du coin, il est passé par l’euphorie et la joie, les craintes et les déceptions, l’ennui à crever et l’excitation de la nouveauté. Il a aimé, été aimé, s’est imaginé roi du monde comme seuls les ados de seize piges en sont capables avant de déchanter et de s’accommoder de la platitude morne qu’est la vie, la vraie, même avec la magie.
Puis Neil a vieilli.
Il n’a jamais eu de grandes ambitions pour sa vie, et dieu sait que ça a pu enrager certains esprits au sein de sa famille. Il est un brin flemmard, un peu misanthrope, et se la couler douce entre la forêt et l’école lui convient amplement. Le pouvoir ne l’intéresse en rien, ce dont beaucoup se félicitent, essuyant des sueurs froides en s’imaginant ce qu’aurait pu provoquer l’inverse.
Il a la raillerie facile et aime les comédies, il a beaucoup de chose à transmettre et aime partager son temps avec qui le mérite. Ces relations, amicales, amoureuses, professionnelles, se sont réduites avec le temps. Mais la plupart disparaissent pour que d’autres n’en sortent que plus renforcées alors il ne s’en chagrine pas trop. L’Argentine lui manque, un peu. Il se console sans problème dans la présence de ses sœurs et de leurs progénitures à quelques villes de là, chez qui il passe au moins une fois par semaine. Il faut bien que quelqu’un s’occupe de déconstruire toute l’éducation de ses nièces et neveux, mission divine auto-proclamée dont il s’acquitte avec diligence.
Il est entré dans cette phase charnière d’une vie, où sa prime jeunesse n’est plus, sans pour autant la pleurer. Si on lui pose la question, il estimera même être bien plus accompli et capable maintenant qu’il y a dix ou vingt ans, la possibilité de faire des nuits blanches à la chaîne en moins. Il dort un peu plus qu'avant quoi, eh, oh, ça va.
Ps : il adore les tours de magie non-magiques.
histoire
« Tu es destiné à de grandes choses, Neil. Comme ton grand-oncle, et son grand-oncle avant lui, comme eux tous avant toi. Notre lignée côtoie les puissances guidant ce monde depuis le berceau, tutoie les rois passés et les empereurs à venir, dîne à la table du destin chaque soir. Tu m’entends, mon trésor ? »
Mais il n’y a plus aucuns rois aujourd’hui maman, et le destin nous a tourné le dos depuis bien longtemps.
« Oui ma-.
- Neil.
- Oui mère.
- Bien. Si tu sais tout ça, mon trésor, que je ne te reprenne pas à échouer aussi lamentablement tes exercices. Ça me peinerait de t’enfermer à nouveau. »
Alors petit Neil, du haut de ses cinq ans, reprend docilement ses exercices pour contrôler la brume. Ils ne lui plaisent pas du tout. A vrai dire, rien de tout ceci ne lui plait. Ni les histoires que lui raconte sa maman, ni cette sensation visqueuse et étrange qui lui court sans arrêt dans les veines et qu’il n’arrive pas à maîtriser comme il faut. Du coup, sa maman s’énerve, ce qui l’énerve lui, ce qui énerve la brume. Et quand la brume s’énerve elle fuit sans qu’il puisse rien y faire. Opaque, dense, elle emplit l’espace et prend toute la place, partout. Quand la brume fuit, Neil ne voit plus rien. Il se perd, coupé du monde : plus de son, plus de couleur, plus de forme. Juste la brume et lui au milieu, et ces sensations de tiraillements dans tous les sens comme si des choses remuaient sous sa peau. Avant il pleurait. Maintenant il sait que ça ne sert à rien. Quand la brume fuit, elle prend toute la place, même celle de ses sanglots.
Et quand elle se met à fuir trop régulièrement, sa maman l’enferme lui, dans une pièce toute petite. Comme ça la brume prend moins de place. Neil n’a pas envie de retourner dans la pièce toute petite alors il reprend ses exercices sans rien dire et en faisant de son mieux.
La brume avait un nom autrefois, un nom puissant, que Neil perçoit dans ses volutes sans arriver à l’entendre. Sa maman lui a dit que la brume a toujours fait partie de leur famille. Que toutes les deux ou trois générations nait un fils pour la reprendre à la mort d’un aîné, et qu’aujourd’hui c’était son tour.
Lui, il n’a pas envie. Et cette brume il la déteste.
▼
La mère de Neil l’aimait, sûrement, à sa façon. Simplement, elle aimait sa position et l’assurance d’une main mise sur le pouvoir plus que son fils. Ce sont des choses qui arrivent, après tout. Surtout lorsque l’on porte sur ses épaules des siècles et des siècles de réussite et de manigances dans les hautes sphères de la société.
L’ascendance de sa mère n’avait rien d’exceptionnel ni de remarquable, hormis l’existence d’un pacte presque aussi ancien que l’Irlande elle-même avec une entité dont plus personne ne se souvient aujourd’hui. Un pacte bien sombre, englué de magie noire, ayant permis à une druidesse de s’accaparer les faveurs du Féth fíada, joignant le Voile à son sang et à sa magie. Mais les créatures de ces millénaires passés étaient autrement plus cruelles que ne sait l’être le monde aujourd’hui, se jouant de la druidesse. Le Voile serait sien, oui. Le Voile serait son sang. Il échouerait entre les mains de son premier né, et de tout garçon né après lui. Le Voile avait nié le pouvoir aux femmes de sa famille, sachant pertinemment qu'elles lutteraient deux fois plus qu'aucun homme pour survivre et faire perdurer leur nom. Alors la druidesse eut un fils, mis au monde dans les replis du Voile. Puis la druidesse eut une fille. Et une fille. Et une fille. Et ses filles eurent des filles. Et ses petites-filles également.
Son fils n’eut aucun enfant et mourut sans descendance.
Alors seulement, l’une des arrière-petite fille de la druidesse eut un garçon à son tour. Un seul, qui vécut son temps sans engendrer un seul enfant, tandis que ses sœurs ne donnaient naissance qu’à des filles, et des filles, et des filles. La naissance d’un garçon signifiait toujours la même chose. Que l’ancien porteur du Voile était mort, que le pacte naissait à nouveau.
Et ils furent brillants, ces fils, ces frères. De parfaits espions, de parfaits assassins, de parfaits gardes auprès de toute personne de puissance désireuse de s’offrir les services de cette famille de sorciers noirs. Capables de se dissimuler à la vue de tous, de manier les ombres comme autant d’armes et de boucliers. Leurs réussites ruisselaient sur leurs mères et leurs sœurs, calmant leur jalousie et leur rancoeur, leur assurant richesse et une place de choix aux tables des négociations de celles et ceux décidant de la marche du monde au son de leurs armées.
Un beau réseau de sangsues manipulatrices et opportunistes, une main invisible putride et indélogeable, trempant des les flux les plus abjects de la magie. Quelle putain d'engeance.
1986
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« Encore. »
La dague fuse, la brume surgit. Cette fois, la lame ne laisse aucune coupure, aucune trace contre sa peau. Il est parvenu à devenir Voile au bon moment pour que l’arme le traverse sans rien toucher. Une cicatrice de moins à ajouter à toutes celles s’éparpillant sur sa peau. Jusqu’à la prochaine.
La voix de sa mère claque, en même temps que son délicat frappement de main à l’adresse de l’instructeur.
« Encore. »
▼
Neil a été aux premières loges pour voir le Voile se détériorer. A dire vrai, ses difficultés à le maîtriser étaient déjà les prémisses de cette déchéance, la preuve que l’environnement n’était plus fait pour cette magie en pleine extinction. D’une entité complète, entière, il s’est étiolé peu à peu à mesure que Neil grandissait et que le monde galopait de l’avant vers l’explosion des sciences et des industries. Qu’il soit réfugié à Hellébore depuis ses onze ans n’y a rien changé.
Là où, plus jeune, le mage pouvait contraindre son corps à devenir brume vaporeuse, il reste de chair et d’os aujourd’hui. Là où, plus jeune, il pouvait contraindre le Voile à devenir corps et en faire une extension tangible, tout n’est plus que fumée, bien incapable de toucher quoi que ce soit. Là où, plus jeune, Neil avait l’impression de n’être qu’un vulgaire pantin au service d’un pouvoir trop ancien pour ce monde, le Voile est désormais aussi doux qu’un agneau dans ses mains.
La puissance du Voile n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le Voile n’est plus une menace pour personne. Un simple brouillard pouvant s’étendre, s’échappant du corps de Neil selon son bon plaisir et lui permettant de surveiller une vaste zone sans grande difficulté. Il reste un outil redoutable, avertissant son porteur de tout mouvement en son sein.
Ses escapades hebdomadaires en ville pour aller rejoindre ses sœurs n’arrangent rien. Ses interactions avec un smartphone pour rester en contact avec leurs rejetons au jour le jour n’arrange rien.
Il s’en fout.
Au moins a-t-il réussi à les convaincre de s’installer non loin d’Hellébore, à quelques heures de chevauchée. Une broutille pour un cheval de Dullahan. Quand ce dernier ne fait pas son sans-tête de mule en le laissant en pleine cambrousse, à encore deux heures de marche de la grande ferme familiale.
1989
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« Ok. »
Neil plisse les yeux sur le visage aux traits sans âge, méfiant. Il n’aime pas son visage. Il y a quelque chose de décalé dans sa jeunesse, d’irréel.
Peut-être qu’il l’est, non réel. Peut-être que Neil rêve. Après tout, pourquoi pas ? Un magicien et son chapeau ridicule, surgissant de nulle part pour lui parler d’un havre de paix loin du monde, loin de tout, loin de sa mère, en capacité de l’accueillir pour lui apprendre autre chose que la brutalité du Voile ? Sérieusement, ça a de quoi vous donner l’impression d’être devenu dingue.
Et en plus il hallucine un type chelou qui ressemble à un vieux dandy poussiéreux pour donner vie à ce fantasme de fuite. Ça lui fait une belle jambe tiens.
Mais il répète, tâchant d’étouffer le maigre espoir qui lui broie le coeur.
« Ok. »
▼
Trente-et-une années plus tard, l’avis de Neil n’a pas beaucoup changé. Il trouve toujours Ambrose aussi bizarre, ne manque jamais de percevoir ce décalage malaisant dans ses gestes et cette jeunesse qui semble avoir tout vécu. Et il ne se prive pas pour lui donner son avis sur son style vestimentaire vieillot, quand l’étrange bonhomme s’invite pour un verre ou pour une ronde, pied foulant la mousse de la forêt sans un bruit aux côtés des sabots noirs de nuit.
Ceci dit, il admet s’être réconcilié avec le chapeau.
▼
En vrac : O’Reilly est le nom de famille de sa mère ▼ Neil est parti à Hellébore du jour au lendemain dans le dos de sa mère, qui n’a jamais réussi à le retrouver (il soupçonne Ambrose d’y être pour quelque chose) ▼ lorsqu’il a fini ses études, il est retourné dans la société pour la confronter mais elle était déjà décédée ▼ son père n’est resté avec sa mère que quelques années avant de la quitter, divergence d’opinion sur l’éducation de leurs enfants probablement, et il est retourné faire sa vie en Argentine ▼ Neil a une grande sœur et deux demi-sœurs plus jeunes, nées de la seconde relation de son père ▼ à ses vingt ans, il est allé en Argentine en avion pour les rencontrer (pire putain de trajet de sa vie, -200/10, would not do again) et y est resté deux fabuleuses années qui lui ont offert tout ce que son enfance n’a jamais connu : de la chaleur, de la vie, de la joie simple et une famille unie ▼ avant que le mal moderne et le mal du pays ne l’obligent à rentrer (il s’est shooté aux somnifères et au rhum pour survivre au voyage retour) ▼ malgré les piques, sa loyauté envers Ambrose et l'école est sans faille ▼ il fera toujours tout ce qui est en son pouvoir pour garder ses locataires en sécurité ▼ il a nourri trois flammes très intenses au cours de sa vie et il a toujours été celui y mettant fin ▼ sachant pertinemment qu'il ne pourrait pas en obtenir ce qu'il souhaitait et ne voulant pas priver ses partenaires de leurs futurs ▼ il connaît la forêt comme sa poche mais il n’est jamais à l’abri de découvrir de nouvelles pistes ou clairières au détour d’un arbre (toujours lorsqu’Ambrose est de la partie bizarrement, TIENS TIENS) ▼ comme tous les autres porteurs du Voile Neil est stérile, contrepartie que le pacte continue de récolter des siècles plus tard, sans manquement, réglé comme une horloge ▼ plus jeune, il était terrifié à l'idée de devenir comme ses ancêtres et de n'être bon qu'à frayer avec la magie noire et ses vices ▼ aujourd'hui il n'a plus peur, se demande s’il restera quoi que ce soit du Féth fíada à sa mort. Il éprouve une joie farouche à l’idée que non et que cette foutue magie s’éteigne avec lui.
J’ai suivi un clébard et tadam, c'est la déchéance. Remerciez-le également pour le titre de cette fiche, moi j'y suis pour rien.
Dernière édition par Neil O’Reilly le Dim 4 Oct - 16:57, édité 27 fois