Malgré l’inquiétude toujours visible sur le visage de Luka, il semblait content d’être là et Elias se félicitait de l’avoir emmené avec lui. Un peu d’aventure ne lui ferait pas de mal, pas plus que de rigoler un bon coup avec le pitre de service.
L’intérieur vieilli et délaissé contenait autant de surprises que de trésors. Des témoignages du passé pour ainsi dire restés intactes grâce à la réputation du dortoir. Les élèves venaient assez rarement ici et ne restaient pas longtemps. Pour autant le phocéen n’avait pas peur. Après tout il étudiait dans une école de magie, ils avaient des cours pour apprendre à communiquer avec les esprits. Ils avaient appris à pratiquer un exorcisme. Ils avaient des outils et des connaissances pour se défendre dans l’éventualité qu’une entité malveillante se serait installée ici. Et puis il faisait suffisamment confiance au personnel pour ne pas laisser de démon majeur roder près des enfants.
Tout cela expliquait son attitude détendue et pourquoi la curiosité l’emportait sur tout le reste. Il se permettait même de s’arrêter, ça et là, pour observer un tableau, un meuble ou tout autre pièce de décoration poussiéreuse et maltraitée par le temps. Et après quelques minutes de marche dans les couloirs délaissés, ils arrivèrent devant le fameux escalier. Les légendes ne mentaient pas sur un point, on ne voyait pas le fond.
Elias se tourna vers son comparse, tout sourire.
“So ? You raidi ? Let mi cast eu litteul somessingh to protect eusse from éni bade spirite and wi are goude.”
Il traça alors une rune sur le dos de sa main gauche. Il avait toujours été très investi en magie des corps, et avait retenu chaque sort et chaque enchantement jusque là. Alors cet enchantement appris lors de la cinquième année, il le maîtrisait sur le bout des doigts. Il s’agissait d’une protection contre les mauvaises énergies. C’était autant pour les protéger que pour rassurer Luka et le détendre un peu.
Il leva sa main runée, la paume vers lui et pointa la marque magique de son autre main.
“Give mi your hande so aye canne do ze sayme onne you. It iz eu spell you leurne in fifse yére. It protects you from évile spirits.”
Une fois que la protection sera en place sur l’helvelle, le français comptait se lancer à l’assaut des escaliers, armé de sa seule flamme blanche pour toute lumière.
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